Avec notre correspondant à Rome, Eric Sénanque
Présente dans l’instrument de travail du synode, la question de la place des personnes LGBT+ dans l’Église a complètement disparu de la synthèse finale, signe que le sujet provoque toujours la gêne pour de nombreux responsables catholiques.
Pour le jésuite américain James Martin, très engagé dans la pastorale des personnes LGBT+ et présent au synode, c’est une déception, mais pas une surprise. Certaines parties de l’Église refusent d’affronter le sujet. « Les délégués viennent du monde entier avec des croyances et des contextes très différents. Et pour beaucoup de culture, la question LGBTQ est vue comme de l’idéologie, voire un colonialisme idéologique », explique-t-il.
Mais pour James Martin, les débats ont eu le mérite d’être sur la table. Dans la salle du synode, le jésuite s’est mué en porte-parole de la souffrance de communautés parfois rejetées par les institutions : « Il faut se rappeler que les personnes naissent gay, ce n’est pas le résultat d’une idéologie… Elles doivent donc être considérées avec respect, compassion et délicatesse. Il faut avant tout écouter leurs histoires, pour faire évoluer les stéréotypes et les idéologies en histoire humaines, celles de nos frères et sœurs. »
Tous les membres du synode se retrouveront dans un an à Rome avec, espèrent certains, des décisions concrètent sur l’inclusion des minorités sexuelles dans l’Église.