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Covid-19 : pourquoi des pays européens adoptent des restrictions vis-à-vis des voyageurs en provenance de Chine

Passengers of a flight from China wait in a line for checking their COVID-19 vaccination documents as a preventive measure against the Covid-19 coronavirus, after arriving at the Paris-Charles-de-Gaulle airport in Roissy, outside Paris, on January 1, 2023. - France and Britain on December 30 joined a growing list of nations imposing Covid tests on travelers from China, after Beijing dropped foreign travel curbs despite surging cases -- and amid questions about its data reporting. (Photo by JULIEN DE ROSA / AFP)

Un nombre croissant de pays européens a décidé d’imposer des contrôles aux passagers en provenance de Chine. Un choix motivé par la levée de restrictions anti-Covid en Chine ordonnée par Pékin début décembre. Cette précaution est jugée « compréhensible » par l’OMS, qui a rencontré des responsables chinois. 

Trois ans après l’apparition des premiers cas de coronavirus à Wuhan (centre), la Chine a mis fin le 7 décembre à sa politique draconienne dite du « zéro Covid ». En réponse, plusieurs pays ont décidé d’adopter des mesures restrictives qui s’adressent aux voyageurs en provenance de Chine. L’Espagne, Royaume-Uni, la France… En Europe, la liste s’allonge. 

À l’aéroport international de Pékin-Capitale, la plupart des Chinois interrogés jeudi par l’AFP se montraient compréhensifs à l’égard des mesures prises vis-à-vis de leur pays. « Chaque nation a ses propres inquiétudes et sa manière de se protéger », a commenté Huang Hongxu, 21 ans, soulignant que la propagation possible de nouveaux variants était source d’inquiétudes. Sous couvert d’anonymat, un autre voyageur a cependant jugé ces mesures « inutiles ».

Pas de consensus européen 

Illustrant les divisions en Europe sur la réponse à apporter à la nouvelle situation en Chine, l’Allemagne a plaidé pour sa part en faveur d’une surveillance des variants du Covid dans les aéroports européens, sans aller jusqu’à imposer des tests. La Suisse a déclaré vendredi ne pas prévoir de renforcer ses contrôles des voyageurs en provenance de Chine.

En dépit d’une recommandation d’une agence européenne pour la santé, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), jugeant « injustifié » un dépistage dans l’UE au vu du niveau d’immunité en Europe et de la présence des mêmes variants du Covid-19 qu’en Chine, plusieurs pays européens ont décidé de prendre des mesures de contrôle.

En l’absence d’informations complètes venant de Chine, il est compréhensible que des pays prennent les mesures dont ils pensent qu’elles protègeront leurs population.Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Des doutes persistent sur les chiffres de l’épidémie en Chine 

Les mesures de précaution prises par plusieurs États sont « compréhensibles » au vu du manque d’informations fournies par Pékin, a estimé le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. « En l’absence d’informations complètes venant de Chine, il est compréhensible que des pays prennent les mesures dont ils pensent qu’elles protègeront leurs population », a-t-il déclaré.

Vendredi 30 décembre, seuls 5.515 nouveaux cas et un décès ont été annoncés par le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Des chiffres qui ne semblent toutefois plus refléter la réalité, les dépistages généralisés n’étant plus obligatoires.

Pékin a rétorqué que ses statistiques sur la progression du Covid avaient toujours été transparentes. « Depuis l’apparition de l’épidémie, la Chine partage des informations et des données fiables avec la communauté internationale, dont l’OMS, d’une façon ouverte et transparente« , a assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Wang Wenbin.

L’OMS reste prudente 

L’OMS a annoncé dans la foulée avoir rencontré des responsables chinois pour évoquer la flambée épidémique. « L’OMS a de nouveau demandé le partage régulier de données spécifiques et en temps réel sur la situation épidémiologique”,  a avancé l’agence sanitaire des Nations unies dans un communiqué.

L’OMS réclame “notamment davantage de données sur le séquençage génétique et sur l’impact de la maladie, y compris les hospitalisations, les admissions dans les unités de soins intensifs et les décès ».

Elle a aussi demandé des données sur les vaccinations effectuées et le statut vaccinal, en particulier chez les personnes vulnérables et les plus de 60 ans, a ajouté l’OMS.

Une stratégie “zéro Covid” décriée par la population chinoise

Depuis 2020, la stratégie “zéro Covid” appliquée par Pékin a permis à la population d’être largement protégée du virus, grâce à des tests de dépistage généralisés, un suivi strict des déplacements. Mais les autorités chinoises ont été pointé du doigt dans après la multiplication de périodes de confinements et quarantaines obligatoires dès la découverte de cas. Ces mesures extrêmes, qui isolaient largement la Chine du reste de la planète, lui ont porté un rude coup et ont provoqué en novembre des manifestations de mécontentement inhabituelles.

Dans le cadre de la stricte application de cette stratégie sanitaire, la Chine maintient ses frontières largement fermées aux ressortissants étrangers depuis 2020. Elle ne délivre plus de visas touristiques depuis bientôt trois ans et impose une quarantaine obligatoire à l’arrivée. Cette mesure d’isolement sera levée le 8 janvier mais un test de dépistage de moins de 48 heures sera exigé.

Depuis la levée des restrictions, les hôpitaux chinois sont submergés par une déferlante de malades pour la plupart âgés et vulnérables car peu ou pas vaccinés, tandis que nombre de pharmacies manquent de médicaments contre la fièvre.

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