Les ministres européens des Télécommunications, réunis en France, ont appelé les entreprises du numérique à faire davantage pour lutter contre la désinformation à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les États membres de l’UE en attendent plus de la part des plateformes dans leur lutte contre la désinformation, une semaine après que les chaînes pro-russes RT et Sputnik aient été bannies du bloc.
Réunis autour du secrétaire d’État français au Numérique pour une réunion informelle des ministres des Télécommunications, les 27 ont appelé mardi (8 mars) tous les acteurs du numérique à « intensifier leurs efforts » pour ne pas devenir des vecteurs de désinformation alors que « les batailles initiées par la Russie dans le conflit actuel font rage non seulement sur le terrain, mais aussi sur Internet », peut-on lire dans leur déclaration commune.
En conférence de presse, Cédric O a fait état de discussions « franches », « animées » et « très directes » avec Google, Meta et Twitter, qui étaient invités à participer à cet échange entre pays membres.
S’il a noté un « effort certain de la part des plateformes », il s’agit désormais de « mettre la pression sur les plateformes pour qu’elles fassent encore plus ».
Le ministre français a insisté sur deux demandes en particulier de la part de l’UE : la « nécessité impérative » que les plateformes répondent plus rapidement aux demandes faites par les gouvernements, lorsqu’elles signalent une « fake news » ou un compte à l’origine douteuse, et l’augmentation de leurs équipes de modération, et ce, dans toutes les langues.
« La désinformation ne concerne pas que les grands marchés », a-t-il noté.
Les ministres européens ont également appelé les plateformes à « adapter rapidement leurs politiques à l’évolution de la situation, en prévision de l’approche fondée sur le risque qui est au cœur » du futur Digital Services Act (DSA), « tout en fournissant des informations aux utilisateurs et en restant transparents quant aux changements de politiques ».
« Si le DSA avait été en service il y a quelques mois, je pense que le niveau de préparation des plateformes aurait été supérieur », a tenu à souligner M. O.
Enfin, les ministres ont renouvelé leur souhait que les plateformes adhèrent et mettent en œuvre le Code de bonnes pratiques contre la désinformation de l’UE et, plus largement, qu’elles donnent la priorité aux contenus journalistiques fiables, « y compris dans les pays participant à l’agression ».
Si, à l’origine, cette réunion informelle des ministres européens des télécoms devait être consacrée à la féminisation du secteur, à la transition environnementale et aux enjeux du métavers, la situation en Ukraine a conduit à complètement revisiter l’agenda.
Après les discussions de mardi sur la désinformation, les ministres doivent se rendre à Nevers, dans le centre de la France, pour évoquer les problématiques de cybersécurité et de résilience des infrastructures, en présence notamment du commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton.
Source; Euractiv