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Les Grandes Plateformes Intensifient Leurs Efforts De Lutte Contre La Propagande De Guerre Russe


Certaines des plus grandes plateformes technologiques du monde prennent des mesures sans précédent pour endiguer la vague de désinformation parrainée par le Kremlin qui entoure l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

À la suite des appels du gouvernement ukrainien, des parlementaires européens et des sanctions imposées par l’Union européenne, les plateformes de réseaux sociaux, dont YouTube et Facebook, ont réagi rapidement.

« Meta fait le forcing pour faire taire les mensonges russes. Quand YouTube le fera-t-il ? » Mykhailo Fedorov, vice-Premier ministre et ministre ukrainien de la Transformation numérique, a demandé sur Twitter lundi 28 février au soir. « Nous demandons à Google de bloquer les médias d’État russes dans les termes les plus forts possibles ».

Quelques heures plus tard, Google a annoncé qu’il allait bloquer les chaînes YouTube de Russia Today (RT) et de Sputnik dans toute l’Europe.

L’annonce du géant de la tech est la dernière d’une série de mesures prises par les plateformes en ligne pour aborder la question de la désinformation entourant l’invasion russe.

Une source européenne a déclaré à EURACTIV que la collaboration entre les plateformes en ligne et la Commission européenne était bonne et sans précédent par rapport à l’ère Trump.

Meta, la société mère de Facebook, a déclaré lundi qu’elle allait restreindre l’accès à RT et Sputnik, tous deux contrôlés par l’État, au sein du bloc, suite aux demandes de l’UE et de plusieurs gouvernements.

La société a également déclaré avoir démantelé un réseau de faux comptes se faisant passer pour des médias indépendants ciblant l’Ukraine.

Par ailleurs, lundi, Twitter, qui signale déjà les médias d’État comme tels, a commencé à signaler les tweets contenant des liens vers des contenus provenant de médias russes affiliés à l’État. Selon Yoel Roth, responsable de l’intégrité des sites de la plateforme, plus de 45  000 de ces tweets sont partagés chaque jour.

Cependant, le réseau social ne va toujours pas assez loin aux yeux du gouvernement français. «  Mettre des petits messages précisant ‘ceci est un message sponsorisé par le gouvernement russe’, quand le gouvernement russe est en train d’augmenter sa menace nucléaire, c’est ridicule et indécent », a déclaré Cédric O sur la chaîne française BFM TV mardi.

« Twitter est toujours le dernier à réagir et toujours celui qui ne fait pas assez en matière de modération. C’est vrai en ce qui nous concerne aujourd’hui, c’est vrai en matière de cyberharcèlement, c’est vrai en matière de pornographie accessible aux mineurs, c’est vrai en matière de haine en ligne », a ajouté le secrétaire d’État français au numérique.

L’interdiction de Google prend effet immédiatement, mais il faudra du temps pour que le système soit pleinement efficace.

Microsoft et TikTok ont également annoncé des mesures similaires. Le géant du numérique a déclaré que les contenus de RT et de Sputnik ne seraient plus visibles sur son portail d’actualités MSN.com, et que leurs applications seraient retirées du Windows App Store.

L’application mobile de partage de vidéos a rendu indisponible le contenu de ces médias pro-russes, à la suite d’une rencontre lundi avec Cédric O, qui a exhorté les plateformes à freiner la « propagande » russe.

La décision de Google fait suite à une réunion, lundi 28 février au soir, entre la vice-présidente de la Commission chargée des Valeurs et de la Transparence, Věra Jourová, le commissaire chargé du Marché intérieur, Thierry Breton, et les PDG de YouTube et de Google, Susan Wojcicki et Sundar Pichai.

Les discussions ont porté sur les mesures que les plateformes pourraient prendre pour contrer la désinformation provenant d’organes parrainés par l’État russe et sur la manière dont elles peuvent se conformer aux sanctions imposées à la Russie par l’UE, les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays. Les plateformes ont convenu de continuer à adapter et à mettre à jour leurs politiques en fonction de l’évolution de la situation, a indiqué Mme Jourová dans un communiqué.

« Pendant trop longtemps, le contenu de Russia Today et d’autres médias d’État russes a été amplifié par les algorithmes et proposé comme “contenu recommandé” à des personnes qui ne l’avaient jamais demandé  », a déclaré M. Breton. «  La propagande de guerre ne devrait jamais être un contenu recommandé — qui plus est, elle ne devrait pas du tout avoir sa place sur les plateformes en ligne. »

L’action de Google coïncide également avec le lancement d’une proposition de la Commission visant à sanctionner les deux médias en interdisant aux opérateurs européens de diffuser ou de distribuer leur contenu. Les sanctions s’appliqueront également aux licences et aux accords de distribution des deux chaînes.

Cette décision intervient après que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a promis dimanche 27 février que l’UE interdirait aux deux médias de diffuser leurs programmes dans l’ensemble de l’Union, en raison de leur diffusion de « désinformation toxique et nuisible en Europe ».

RT a déjà été interdit dans plusieurs pays européens et risque de subir le même sort dans d’autres, les autorités françaises et britanniques envisageant d’interdire sa diffusion. Lundi, le régulateur britannique des médias Ofcom a lancé 15 enquêtes distinctes sur la chaîne soutenue par Moscou et sa couverture de la crise en Ukraine.

Source: Euractiv

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