Occuper massivement le terrain pour l’un. Des interventions calibrées pour l’autre. Quand Éric Zemmour a cherché la lumière cette semaine, Marine Le Pen fera ce dimanche une rentrée classique et sans paillettes en allant dans un marché et avec un discours dans son fief d’Hénin-Beaumont, à quelques heures du grand meeting de son rival de Reconquête dans le Var.
Une piqûre de rappel pour montrer que c’est bien elle qui donne le ton à l’extrême droite, pointe Julien Chavanne du service politique de RFI. Plus populaire que jamais avec 37% d’opinions favorables selon un sondage pour Libération, sa stratégie de la parole rare fonctionne. Tout l’inverse d’Eric Zemmour avec le 20H de TF1, Le Figaro et une forte présence sur les réseaux sociaux. L’ex-polémiste de télévision s’est démultiplié pour lancer sa tête de liste aux européennes, Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen.
Un besoin urgent de victoire pour Reconquête
Dans l’entourage de la candidate, on assure que la cible n’est pas le RN, mais la « fausse droite » des Républicains. « Ce n’est pas un match à mort subite », analyse un cadre de Reconquête, persuadé que le scrutin européen à un tour permettra au parti d’Eric Zemmour d’avoir enfin des élus à Bruxelles, indispensable pour assurer sa survie jusqu’en 2027. L’ex-journaliste joue gros, après les défaites à la présidentielle et aux législatives.