Entouré de deux de ses ministres, dont Gabriel Attal, le président voulait parler formation et insertion professionnelle, autour d’un thème : le lycée professionnel. En cette rentrée, c’est le lancement d’une réforme dans ces établissements qu’il avait lui-même annoncée en mai dernier. Objectif : redorer cette filière souvent synonyme d’échec scolaire.
Mais les profs avaient visiblement d’autres préoccupations : « C’est dur de fonder une famille, même s’il y a une valorisation, ce n’est vraiment pas suffisant : avec les frais professionnels, je n’arrive même pas au Smic à la fin de l’année », a lancé un enseignant, applaudi par ses collègues.
Mais le président de la République a préféré retenir les efforts qui ont été faits ces dernières années : « Rien d’équivalent n’avait été fait sur la revalorisation depuis 30 ans. Au moment où je vous parle, il n’y a plus un seul enseignant en France qui est à moins de 2 000 euros. Je dis ça, parce que j’entends qu’il y a des frais qui sont liés à votre situation personnelle, mais je ne voudrais pas que s’installe l’idée que nous payons au Smic ou en dessous du Smic les enseignants dans le pays : ce n’est pas vrai. »
Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a volé au secours du chef de l’État, en sortant la calculette : « Si on prend de septembre 2022 à septembre 2023, ce sont 125 euros nets de plus par mois pour tout le monde, sans mission supplémentaire. » « Oui, c’est important, ce n’est pas conditionné à quelque mission supplémentaire », acquiesce Emmanuel Macron.
Mais visiblement l’auditoire n’est pas convaincu. Une professeure d’enseignement générale saisit le micro : « Les feuilles de salaire sont extrêmement insatisfaisantes. » Voilà qui donne le ton de cette rentrée, alors que l’inflation a rebondi cet été et que le pouvoir d’achat reste la préoccupation numéro un des Français.