Sourire en coin, Boris Vallaud, réuni à Bordeaux avec les parlementaires PS jusqu’à demain, n’est pas mécontent de l’effet de cette tribune publiée dans Libération. Il avance vers les micros. Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale sait que la tribune qu’il cosigne va faire parler… et c’est bien l’objectif.
« Nous affirmons une position pour sortir d’une grande hypocrisie. Il y a beaucoup de personnes étrangères sans papiers qui font tourner un certain nombre de secteurs d’activité, le bâtiment, les travaux publics, la propreté, l’hôtellerie et de la restauration. Mais ils sont tenus dans une grande précarité, dans une situation de non-droit. Il faut sortir de cela », estime Boris Vallaud.
Prise de conscience ou manipulation ?
Car la crainte à gauche et dans une partie de la majorité, c’est que la loi Immigration, sans cesse repoussée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui cherche des soutiens à droite, perde en route le peu d’acquis esquissés pour les sans-papiers.
Boris Vallaud y voit aussi une prise de conscience dans le versant gauche de la Macronie : « Peut-être est-il en train de se rendre compte que la gauche et la droite, ce n’est pas la même chose. Donc, la conclusion : il s’oppose au gouvernement qu’il est censé soutenir ».
Mais au PS certains font la moue. Ils y voient un risque de manipulation venue de l’exécutif et rejettent surtout la partie répressive du texte dessinée jusque-là par le gouvernement. « On pense qu’on va pouvoir séduire les uns à droite en ayant des mesures très dures et de l’autre côté séduire la gauche parce qu’on aura des mesures dites sucrées, les essuie-glaces sur des sujets de valeurs et de principes, ce n’est pas possible », déplore Jérôme Guedj, député de l’Essonne.
LFI non signataire de la tribune
Et le sujet divise d’ailleurs à la Nupes. Contrairement à ses alliés, la France Insoumise a refusé de signer la tribune, alors qu’elle avait participé aux réunions préparatoires.