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Violences à Marseille: Le Ministre de L’Intérieur Mobilise Des Renforts Avant la Venue du Pape François

Depuis le début de l’année, le parquet de Marseille a compté une quarantaine de morts et plus de cent blessés, en lien avec le trafic de drogue. Et c’est un record, en à peine huit mois, l’année 2023 a déjà été plus meurtrière que les années précédentes. À titre de comparaison, on comptait 37 morts en lien avec le narcobanditisme à Marseille, en 2022.

Des tirs, quasi quotidiens, entendus désormais en plein jour et qui touchent principalement les petits ou les gros acteurs du trafic de stupéfiants. Mais il y a aussi eu des victimes collatérales : deux hommes âgés de 43 et 63 années, tués au printemps, et la jeune femme, touchée dimanche, morte ce mardi 12 septembre. 

Une criminalité débridée 

Les violences se poursuivent, malgré les annonces du gouvernement et les renforts envoyés sur place. Les logiques des réseaux de trafiquants ne sont plus les mêmes. Dans la guerre que se livrent deux très puissants réseaux, à l’origine d’une majorité des morts cette année, l’objectif est de terroriser le clan rival. En d’autres termes, tuer pour tuer, peu importe qui tant qu’il s’agit d’un adversaire. Et malgré l’interpellation d’une quinzaine de personnes ayant commis ou participé à des assassinats ces derniers mois, si les fusillades continuent, c’est grâce à l’important système de recrutement mis-en-place par les trafiquants, grâce à l’aide des réseaux sociaux, qui permet d’attirer de nombreuses personnes, la plupart très jeunes, venues de toute la France.

De nombreux renforts ont pourtant été annoncés ou déployés ces derniers mois. À Marseille, 90 nouveaux postes de policiers ont été ouverts, 11 officiers de police judiciaire sont attendus ce mois-ci en renfort et, il y a quelques semaines, la CRS8 a été déployée à Marseille, à la demande de la préfète de police. Celle-ci souhaite rassurer la population. Il y a quelques semaines, elle assurait que les effectifs de police et de justice n’avaient jamais été autant mobilisés. 

Les Marseillais mobilisés

La détresse, mais aussi la colère des habitants et des proches endeuillés est réelle. Ils ont manifesté de nombreuses fois : depuis le début de l’année, les marches blanches et les rassemblements ont été nombreux pour dénoncer la violence et l’insécurité. Et si plusieurs collectifs de familles ont fini par se constituer, les revendications restent les mêmes : familles et habitants demandent le retour des services publics, des acteurs sociaux, et de la police de proximité, dans ces quartiers que la plupart jugent délaissés par l’État.

L’un de ces collectifs adopte d’ailleurs aujourd’hui une démarche inédite : la semaine dernière, une cinquantaine de familles a saisi la justice administrative pour contraindre l’État à agir face aux trafics de drogue. Le tribunal administratif a jugé non recevable cette première demande, le collectif se prépare à en déposer une nouvelle. 

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