Les États membres vont discuter de la manière dont l’UE peut renforcer sa position au sein de l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nations unies pour les télécommunications, et pourraient pour ce faire demander à la Commission et au corps diplomatique de l’UE, le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), de leur fournir une feuille de route.
Le point concernant « la mise en place d’un mécanisme de coordination au sein de l’UE et le renforcement des relations entre l’UIT et l’UE » a été ajouté à la demande de la Lituanie, du Portugal et de la Pologne à l’ordre du jour du Conseil « Transports, télécommunications et énergie » qui réunira les ministres de l’UE pour discuter de la politique numérique le 2 juin.
En janvier, EURACTIV a révélé que l’UIT envisageait d’ouvrir un bureau à Bruxelles dans le cadre d’un effort plus large visant à accroître l’engagement régional. Bien que cette proposition n’ait pas été retenue, l’idée qu’une coordination plus étroite entre les États membres et les institutions européennes est nécessaire pour mieux défendre les intérêts de l’UE dans ces forums internationaux semble recevoir un certain soutien.
« Assurer un niveau plus élevé de coordination et de participation avec l’UIT est crucial pour l’engagement interne et externe de l’UE sur les questions numériques », peut-on lire dans la note d’information des délégations lituanienne, polonaise et portugaise, consultée par EURACTIV.
« Les signataires appellent le Conseil à demander à la Commission européenne, ainsi qu’au SEAE, de proposer une feuille de route d’ici la fin de 2024 afin de garantir qu’une coordination étroite et structurée au sein de l’UE devienne une partie intégrante et un élément central des actions extérieures de l’UE, et qui permettra la mise en œuvre des objectifs stratégiques de l’UE dans le cadre de l’UIT. »
L’Union internationale des télécommunications (UIT) des Nations unies envisage d’ouvrir un nouveau bureau à Bruxelles, les États membres de l’UE ayant demandé que les intérêts de l’Union soient mieux représentés au sein de l’influent organisme de normalisation.
Selon les trois pays européens, une coordination étroite entre les États membres est le seul moyen de garantir que l’UE puisse parler d’une seule voix au sein de l’UIT, comme ce fut le cas lors de la Conférence de plénipotentiaires d’octobre dernier, lorsque les pays de l’UE ont adopté des positions communes et sont parvenus à faire nommer les deux candidats soutenus par l’Occident aux postes les plus élevés de l’agence des Nations unies.
Toutefois, la note souligne qu’il n’existe pas d’approche systémique de la coopération entre les États membres en ce qui concerne les activités de l’UIT, telles que la participation active et les contributions convenues d’un commun accord, ce qui signifie que le potentiel de l’Europe est souvent sous-exploité.
« Alors que les questions numériques gagnent considérablement en importance au niveau international, ces sujets sont également des paramètres inévitables de la compétitivité de l’UE, avec le potentiel de changer l’équilibre des forces dans un paysage géopolitique en constante évolution », poursuit la note.
En juillet 2022, le Conseil de l’UE a adopté un document stratégique appelant à renforcer la diplomatie numérique dans le cadre de la politique étrangère plus large du bloc européen. Pour la Pologne, le Portugal et la Lituanie, une telle dimension nécessite un engagement plus fort pour développer des politiques numériques communes.
Les signataires souhaitent donc renforcer la collaboration entre l’UIT, le Conseil de l’UE et la Commission, ainsi qu’avec les entreprises, les universités et la société civile, et tirer parti de l’expérience de l’UE en matière de coopération numérique, telle que la stratégie « Global Gateway ».
À ce titre, l’exécutif et le service diplomatique de l’UE sont invités à redoubler d’efforts pour assurer une coordination efficace avec la présidence tournante du Conseil de l’UE, fixer des objectifs stratégiques pour la prochaine conférence de plénipotentiaires en 2026 et, plus généralement, renforcer la contribution de l’Europe sur la scène mondiale.
Lisbonne, Varsovie et Vilnius demandent que la feuille de route soit soumise à une réunion ministérielle pour discussion et contribution.
La Source: Euractiv