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La Commission Doit Résister Aux Appels À La Réduction Du Budget De L’UE, Selon L’Eurodéputé Siegfried Mureșan


La Commission européenne ne devrait pas accepter les demandes des États membres de réduire le budget de l’UE, mais plutôt répondre aux besoins des citoyens, a déclaré l’eurodéputé Siegfried Mureșan (PPE), dans le cadre des discussions sur le budget de l’UE pour 2024 et de la révision du budget à long terme de l’Union.

La proposition de la Commission, attendue le 7 juin, établira les dépenses et les recettes de l’UE pour l’année prochaine, y compris le financement des politiques et des programmes européens. Elle fera l’objet d’amendements de la part des États membres au sein du Conseil et devra être approuvée par le Parlement au cours des prochains mois.

« La Commission européenne ne devrait pas répondre aux appels politiques du Conseil pour des réductions budgétaires lorsque cela n’est pas justifié », a affirmé M. Mureșan, récemment nommé rapporteur du Parlement pour le budget 2024.

Le Parlement est prêt à corriger le projet de budget « s’il n’est pas à la hauteur des besoins sur le terrain », a annoncé M. Mureșan.

Selon le rapporteur, le budget devrait principalement se concentrer sur le soutien à l’Ukraine et aux agriculteurs ayant subi les répercussions de la guerre, tout en garantissant la sécurité alimentaire dans l’ensemble du bloc et des pays voisins.

« La priorité est d’adopter le budget en temps voulu et de garantir la prévisibilité à tous les bénéficiaires des fonds de l’UE », a expliqué M. Mureșan à EURACTIV, ajoutant que le Parlement adopterait sa position au début de l’automne et viserait le vote final avant la fin de l’année.

Pas de coupes budgétaires

L’un des principaux objectifs du Parlement sera de résister aux efforts du Conseil pour réduire le budget.

Le budget de l’UE est soumis à des pressions de toutes parts. Tout d’abord, l’inflation élevée signifie également que les programmes et les projets de l’UE deviennent plus coûteux ou doivent être revus à la baisse. Ensuite, la hausse des taux d’intérêt a entraîné une augmentation des coûts d’emprunt pour l’UE, qui doit payer des intérêts sur la dette qu’elle a émise pour financer le fonds de relance post-pandémie.

Enfin, la crise énergétique et la guerre en Ukraine ont amené l’UE à utiliser la majeure partie des réserves dont elle disposait pour son budget à long terme — le cadre financier pluriannuel (CFP).

« Malheureusement, par le passé, nous avons vu des gouvernements se préoccuper uniquement de contribuer le moins possible au budget de l’Union européenne, et nous devons maintenant tous vivre avec les conséquences négatives de ce comportement irresponsable », a déclaré l’eurodéputé roumain.

« [Cela] nous a conduits à une situation où le budget ne dispose pas de suffisamment de ressources, de flexibilité, de marges et de manœuvres pour agir dans des situations de crise », a-t-il ajouté.

Alors que les coûts d’emprunt de l’UE augmentent, le Parlement européen a demandé à la Commission européenne de clarifier ce que cela signifie pour le budget de l’UE, craignant que la capacité celle-ci à financer ses priorités et ses politiques ne soit limitée.

Un budget à long terme plus flexible

Selon le rapporteur, cette logique pèse sur le budget global à long terme de l’UE, le cadre financier pluriannuel, pour lequel la Commission proposera une révision à la fin du mois de juin.

« La principale demande du Parlement sera la flexibilité », a indiqué le député européen, commentant la révision à venir, qui devrait examiner les moyens de mieux équiper le budget à long terme pour faire face aux crises imprévues.

Concernant l’augmentation des coûts d’emprunt de l’UE, M. Mureșan a déclaré que le Parlement « n’acceptera jamais » de payer ces coûts à partir de l’actuel budget à long terme, car cela entraînerait nécessairement des coupes dans le financement des programmes de l’UE.

« Nous ne pouvons pas accepter de payer [avec] le budget de l’Union un montant dont nous ne connaissons même pas l’ampleur », a-t-il souligné.

La nécessité de nouvelles sources de revenus

La pression croissante sur le budget de l’UE inquiète de nombreux députés européens, qui ont proposé de nouvelles sources de revenus au début du mois et ont exhorté la Commission à présenter sa proposition pour de nouvelles ressources dès que possible.

La proposition, attendue au cours du second semestre de l’année, devrait se concentrer sur un nouveau cadre pour la taxation des entreprises.

Selon M. Mureșan, la Commission devrait cependant mettre sur la table toutes les nouvelles sources de revenus possibles afin d’augmenter la probabilité d’un accord entre les États membres, qui doivent approuver à l’unanimité les nouvelles ressources propres de l’UE.

« Si la Commission européenne commence à exclure des sources dès maintenant, je pense que nous réduisons les chances de parvenir à un accord sur ces ressources. Plus [il y a de ressources], plus il est probable que chaque État membre trouve un compromis raisonnable », a-t-il expliqué.

La Source: Euractiv

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