Les ministres chargées de l’Economie sociale et solidaire (ESS) française et espagnole ont signé un accord de coopération pour faire l’ESS devienne « priorité européenne », lors du sommet franco-espagnol
Les chefs d’Etat et de gouvernement français et espagnol, Emmanuel Macron et Pedro Sanchez, se sont rencontrés lors d’un sommet bilatéral à Barcelone ce jeudi (20 janvier), qui a abouti à la signature d’un traité d’amitié visant à renforcer la coopération entre les deux pays.
Similaire aux traités déjà existants avec d’autres partenaires français comme l’Allemagne (traité de l’Elysée) ou l’Italie (traité du Quirinale), celui avec l’Espagne a pour objectif une collaboration renforcée dans de nombreux domaines, de la défense à l’immigration, en passant par la justice.
La rencontre a aussi permis la signature d’un accord entre Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat française chargée de l’Economie sociale et solidaire, Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères, et Yolanda Diaz, ministre espagnole du Travail et de l’Economie sociale.
L’objectif pour les exécutifs français et espagnol est de « promouvoir les sociétés coopératives, les autres entités de l’économie sociale et solidaire et leurs outils de financement », peut-on lire dans l’accord.
Les deux ministères s’engagent à appuyer des textes et des actions conjointes pour le développement de l’ESS dans les instances européennes et internationales, notamment auprès du Conseil de l’UE, de l’OCDE, des Nations unies ou encore de l’OIT.
Des partages de bonnes pratiques, d’activités de formation et des déplacements seront organisés conjointement, toujours dans le but de favoriser l’essor de l’ESS dans les deux pays, mais aussi « dans le contexte euroméditerranéen ».
Plus concrètement, il s’agira d’intensifier « les échanges d’expériences des différents acteurs au niveau national, régional, local, entrepreneurial et au sein de la société civile ».
Aussi, dans une déclaration conjointe, MM. Macron et Sanchez ont indiqué que l’ESS doit permettre « d’améliorer les compétences et les conditions de travail des salariés » et de « promouvoir des emplois décents de haute qualité ».
Les deux dirigeants plaident pour que cela encourage « des salaires minimums adéquats » – quelques mois après l’adoption d’une directive en ce sens – et la lutte « contre les divergences sociales au sein de l’Union européenne ».
Les deux pays souhaitent ainsi promouvoir les « principes de solidarité et d’innovation sociale », décrits comme « particulièrement nécessaires de nos jours » pour « la construction d’un monde plus juste, plus résilient, plus durable ».
Quant aux prochaines échéances en la matière, pour constater la concrétisation de l’accord, le secrétariat d’Etat chargé de l’ESS a indiqué à EURACTIV France qu’il comptait « travailler main dans la main avec l’Espagne et les institutions européennes pour faire adopter une recommandation du Conseil de l’UE sur l’ESS ». Elle est attendue pour le second semestre 2023, qui verra l’Espagne présider le Conseil de l’UE. La volonté des deux pays est de « faire de l’ESS une priorité de l’agenda européen ».
Enfin, sur le plan international, l’entourage de Marlène Schiappa indique que la France tente « d’embarquer un maximum de pays » afin de voir adoptée une « résolution pour une reconnaissance internationale de l’ESS » par les Nations unies.
la source : EURACTIV