Dans un rapport du vendredi 2 juin, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU demande à l’Etat français de garantir les droits à l’eau et à l’assainissement en Outre-mer, et singulièrement en Guadeloupe.
La France va devoir répondre à cette interpellation des Nations Unies.
C’est une avocate guadeloupéenne, Maître Clémentine Plagnol, du barreau de la Guadeloupe, qui a épaulé des associations en avril dernier devant les instances onusiennes en Suisse.
Les termes sont sans équivoque… Pour l’ONU, la Guadeloupe est sous le coup d’une « urgence sanitaire ». Les accès à l’eau potable sont limités et la pollution au chlordécone des eaux de l’archipel est également soulevée. Autant d’éléments qui poussent l’organisation à rappeler la France à l’ordre.
Dans le champ des recommandations, l’ONU enjoint la France à prendre des dispositions, car « un quart de la population de Guadeloupe n’a pas accès tous les jours à l’eau, en raison des coupures ».
Et quand il y a de l’eau dans les robinets, régulièrement, elle est impropre à la consommation. Le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe diffuse des communiqués interdisant la consommation de l’eau du robinet, ne pouvant être utilisée, y compris pour la cuisson des aliments.
Une eau contaminée au chlordécone, et plus récemment, à l’aluminium, dans les communes de Sainte-Anne, Saint-François et la Désirade.
L’urgence d’agir
Selon le rapport du Comité des droits de l’enfant de l’Organisation des Nations Unies, il est urgent d’approvisionner en eau potable la population en attendant une remise en état fonctionnelle du réseau d’eau et d’assainissement du département. Un chantier qui dure depuis de nombreuses années.
Pour l’ONU, assurer aux enfants du territoire national et d’Outre-mer un niveau de vie adéquat est une nécessité.
Ce n’est pas la première fois que la France se fait taper sur les doigts concernant cette problématique de l’eau dans les Outre-mer. En mai dernier, le Conseil des droits de l’homme conseillait d’agir sur les prix de l’eau, de rendre cette ressource plus abordable. Le Conseil recommandait également de faire cesser les coupures en Guadeloupe, mais également en Martinique et à Mayotte. Depuis plusieurs années, les tours d’eau sont le quotidien de ces populations.
Des recommandations qui n’engagent toutefois pas la France. Reste désormais à savoir si elle mettra en place un plan d’action afin de régler ces problématiques.
La Source : La 1ere