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Sommet Européen : Les 27 SE Réunissent en Espagne, L’Azerbaïdjan Grand Absent

Une absence remarquée. Près de 50 dirigeants européens se rassemblent, jeudi 5 octobre, à Grenade, dans le sud de l’Espagne, dans l’espoir d’afficher leur volonté d’avancer ensemble, mais l’absence du président de l’Azerbaïdjan risque d’affaiblir la portée de ce rendez-vous.

Si elle restera un symbole fort, la photo de famille de ce troisième sommet de la Communauté politique européenne n’aura pas l’éclat espéré.

L’absence d’Ilham Aliev et celle, attendue, de son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, est un revers pour ce forum dont l’une des fonctions premières est d’offrir un cadre informel où apaiser des tensions régionales.

Deux semaines après l’offensive éclair des forces azerbaïdjanaises qui a poussé la quasi-totalité de la population arménienne à fuir la république autoproclamée du Haut-Karabakh, le format semblait idéal pour une rencontre.

Une « atmosphère anti-azerbaïdjanaise »

Mais à la veille de ce sommet, agacé par les marques de soutien européennes à l’Arménie, Ilham Aliev a fait savoir qu’il ne serait pas au rendez-vous.

Dénonçant une « atmosphère anti-azerbaïdjanaise », il n’a pas jugé « nécessaire » de participer aux négociations dans ce format, a déclaré à l’AFP un responsable azerbaïdjanais.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, qui sera bien présent à Grenade, s’est dit déçu. « Nous étions dans un état d’esprit constructif et optimiste, nous pensions qu’un document pourrait être signé », a-t-il déclaré. « Jusqu’à ce matin, cela semblait très probable ».

Lors du dernier sommet de la CPE, en juin en Moldavie, les deux dirigeants s’étaient rencontrés autour d’une table avec le président du Conseil européen, Charles Michel, le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz.

L’objectif de la CPE, imaginée par Emmanuel Macron, est de rassembler beaucoup plus large que l’Union européenne : au delà 27 membres du bloc, 20 pays ont été invités pour ce troisième sommet.

Derrière cet acronyme, on trouve des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l’UE : des candidats déclarés (et impatients) à l’adhésion, des pays qui savent que la porte leur est fermée pour longtemps et le Royaume-Uni, qui a choisi il y a sept ans de quitter l’UE avec fracas.

Erdogan absent

« L’absence d’Erdogan pour la deuxième fois consécutive affaiblit la CPE imaginée pour traiter avec Ankara dans un autre format que l’UE, à laquelle sa candidature est gelée », souligne Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors.

« Sans la Turquie, ni l’Azerbaïdjan, la Communauté politique devient plus strictement européenne et apparaît plus anti-Poutine, à quelques dirigeants près », ajoute-t-il.

« Il reste à savoir si ces absences sont provisoires ou définitives », poursuit-il, soulignant que l’appartenance à la CPE reste souple.

La rencontre très attendue sur le Haut-Karabakh n’ayant pas lieu, ce rendez-vous en Andalousie pourrait se porter sur la crise migratoire, que le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, espère placer au cœur des débats.

L’afflux migratoire en question

Mercredi, les 27 se sont mis d’accord sur un texte destiné à organiser une réponse européenne en cas d’afflux massif de migrants dans un État de l’UE, comme au moment de la crise des réfugiés de 2015-2016.

Mais en attendant la finalisation d’une laborieuse réforme du système migratoire européen, l’Italie et le Royaume-Uni veulent agir au plus vite.

« Les niveaux d’immigration illégale vers l’Europe continentale sont au plus haut depuis près d’une décennie », a déclaré, mercredi, le Premier ministre britannique.

« Avec des milliers de personnes qui meurent en mer, la situation est à la fois immorale et intenable. Nous ne pouvons laisser des organisations criminelles décider qui arrive sur les rives européennes ».

Selon Downing Street, Rishi Sunak et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, organiseront une réunion en marge du sommet et annonceront « une action conjointe » sur ce thème.

La guerre de la Russie contre l’Ukraine sera aussi à l’agenda des discussions, les puissances européennes souhaitant réaffirmer leur soutien à Kiev au moment où la crise politique à Washington suscite des interrogations sur la poursuite du soutien américain.

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