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Négociations post-Brexit : Londres et Bruxelles parviennent à un accord sur l’Irlande du Nord

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sont parvenus à un accord pour mettre fin à plus d’un an de différend concernant les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord. 

Rishi Sunak salue « un nouveau chapitre » pour Londres et l’Union européenne lors d’un point presse commun avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. 

Après des mois de difficiles négociations, les deux dirigeants se sont retrouvés dans un hôtel de Windsor pour ce qu’ils avaient présenté comme des discussions « finales »sur ce dossier, à l’origine du blocage des institutions de la province mais aussi de remous au sein de la majorité conservatrice à Londres.  

Préserver le protocole nord-irlandais

Signé en 2020, le protocole nord-irlandais, négocié après le Brexit par l’ancien Premier ministre Boris Johnson, réglemente la circulation des biens entre l’Irlande du Nord, qui dispose de la seule frontière terrestre avec l’Union européenne, et les autres provinces du Royaume-Uni. 

Ce protocole voulait éviter une frontière terrestre entre l’Irlande et l’Irlande du Nord qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998 après trois décennies sanglantes, tout en protégeant le marché unique européen. 

Mais il posait des problèmes pratiques en imposant notamment des contrôles douaniers sur les marchandises de Grande-Bretagne arrivant en Irlande du Nord, et ce même si elles sont destinées à rester dans la province britannique. 

Problème politique pour Rishi Sunak 

Le protocole a ainsi généré des tensions entre l’Union européenne et Londres mais est aussi devenu un problème interne pour Rishi Sunak, confronté à l’opposition des durs du Brexit et à celle des unionistes du Democratic Unionist Party (DUP), opposés à toute remise en cause de l’appartenance de l’Irlande du Nord au Royaume-Uni. 

Ces derniers refusent toute application de facto du droit européen dans la province britannique et bloquent le fonctionnement de l’exécutif local depuis un an. 

« Nous avons besoin que les choses reprennent. Nous devons régler ce problème », a affirmé ce 27 février à l’AFP Vincent Ward, un Nord-Irlandais de 53 ans de Newry, dans le sud-est de la province. 

« Les gens doivent savoir ce qui les attend », a abondé Joe O’Hanlan, un sexagénaire habitant dans cette ville frontalière avec l’Irlande. « La façon dont ça se passe maintenant, ça a ruiné la vie des gens et causé beaucoup de problèmes »

Relancer les relations entre l’UE et Londres 

Pour calmer les unionistes, Londres avait menacé au printemps dernier de revenir unilatéralement sur l’accord, suscitant la colère de Dublin et de Bruxelles qui avaient alors brandi le spectre d’une guerre commerciale. L’accord obtenu ce 27 février doit donc permettre de relancer les relations souvent acrimonieuses ces dernières années entre le gouvernement britannique et les 27. 

Côté britannique, les remous ne sont pas forcément terminés. Le DUP « prendra le temps pour étudier les détails et évaluer l’accord », a tempéré sur Twitter le chef du DUP, Jeffrey Donaldson, 

Après sa conférence de presse avec Ursula von der Leyen, Rishi Sunak doit rentrer à Londres pour s’adresser aux députés à la Chambre des Communes. 

Ses explications s’annoncent délicates : il doit éviter une fronde qui affecterait son autorité après quatre mois au pouvoir. Certains des eurosceptiques les plus durs de sa majorité ont déjà critiqué un compromis qui améliore le protocole sans remettre en cause son principe de maintenir certaines règles européennes en Irlande du Nord. 

Un thé avec le roi Charles III

Entre-temps, Ursula von der Leyen rencontrera Charles III, une visite critiquée par certains qui déplorent que le roi se retrouve mêlé à des discussions politiques aussi controversées. La présidente de la Commission européenne a affirmé que « la rencontre avec le souverain ne s’inscrit pas dans le processus de discussions » sur les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord. 

« Le roi est heureux de rencontrer n’importe quel dirigeant étranger en visite au Royaume-Uni et c’est le conseil du gouvernement qu’il le fasse », a réagi le palais de Buckingham dans un communiqué. 

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