Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème dans votre quotidien. Lucas, Lindsay, François… Les cas de harcèlement scolaire médiatisés se multiplient ces derniers mois. Mais le sujet reste encore tabou entre parents et enfants, ces derniers n’osant pas toujours avouer être harcelés au cours de leur scolarité.
Comment parler de harcèlement scolaire aux adolescents ? Cette semaine, tous les collégiens de France suivront une heure de sensibilisation aux dangers des réseaux sociaux. C’est en tout cas l’engagement pris par Pap Ndiaye pour ces 3,4 millions d’élèves et chefs d’établissements scolaires qui regrettent l’improvisation de leur ministre, et qui sont réunis en visioconférence ce mardi.
En France, 10% des adolescents se disent victimes de harcèlement scolaire. Alors, du côté des parents, la question est parfois délicate à aborder. D’autant que les adolescents se montrent souvent réservés sur le sujet. C’est le cas de Tricia, mère de famille. Très proche de ses enfants, il aura fallu trois ans pour que sa fille se confie, victime de harcèlement à cause de son poids en cinquième.
« Il n’y a pas forcément d’échange en réalité »
« Elle n’avait jamais osé m’en parler alors qu’on était vraiment dans le dialogue », regrette-t-elle au micro d’Europe 1. « Il n’y a pas forcément d’échange en réalité parce que l’enfant a honte et donc, il ne le dit que des années après », poursuit la mère de famille. Un non-dit que Tricia aurait aimé éviter.
C’est justement pour ça que Marie, mère de deux adolescents, parle régulièrement de harcèlement avec eux. « Je les ai devancés sur le sujet pour déjà, créer un dialogue là-dessus, en expliquant qu’il ne fallait pas se taire et que ce n’était pas normal et que ce n’était pas respectueux. Et surtout qu’il fallait vraiment le dire et que ce n’était pas de leur faute », souligne-t-elle.
Un corps d’enseignant jugé pas toujours à l’écoute
Mais cette maman déplore surtout un manque de sensibilisation au collège. Comme Christelle, mère de trois collégiens, parfois moquée dans la cour de récréation. « Les écoles se protègent pour leur notoriété. C’est un drame qu’il n’y ait pas d’écoute de l’enfant auprès du corps enseignant. Ça je pense que pour l’enfant, c’est ce qu’il y a de pire », estime cette mère de famille. Et elle ne cache pas son inquiétude, surtout avec la multiplication des drames liés au harcèlement scolaire ces derniers mois en France.
Comme Christelle, près de neuf Français sur dix estime que l’Éducation nationale ne lutte pas assez contre le harcèlement scolaire.
La Source : Europa