C’est un bilan extrêmement positif que dresse l’association France FinTech sur l’activité des jeunes pousses françaises des services financiers en 2022 même si des inquiétudes percent désormais. Les fintechs françaises innovent dans de nouveaux domaines tels que les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), la cybersécurité des TPE-PME, l’immobilier, les crypto actifs et la finance embarquée.
2,9 milliards d’euros de financement en 2022
En 2022, les entrepreneurs du secteur des Fintechs ont récolté 2,9 milliards d’euros de financement en fonds propres lors de 146 transactions. Cela représente une levée de fonds moyenne de 20 millions d’euros. Ce montant, qui ne prend pas en compte la dette, représente près de 30% de plus qu’en 2021. Comptant moins de 100 Fintechs en 2015, la France en répertorie près de dix fois plus aujourd’hui, se réjouit France Fintech.
On observe les premières conséquences d’une montée des incertitudes macro économiques et géopolitiques
Pour France Fintech, 2022 a été une année record. L’association observe toutefois, les premières conséquences d’une montée des incertitudes macro économiques et géopolitiques en fin d’année. Si au premier semestre 2022, le secteur a enregistré une forte croissance du secteur avec 2,2 milliards d’euros de levées de fonds, le montant total levé au second semestre est nettement moindre avec seulement 715 millions d’euros en 62 opérations.
Sur le terrain, les fintechs françaises recouvrent tous les compartiments de la finance innovante, c’est-à-dire les services bancaires et d’assurance, la gestion d’actifs, les paiements, les crypto-actifs, les regtech (conformité réglementaire) et les services aux entreprises. Cela correspond à la création de 40 000 emplois.
Seulement 1 fintech sur 4 est rentable
Ces jeunes sociétés ont amorcé leur internationalisation. Une fintech sur quatre est présente à l’international. Ils développent leurs ventes, puisqu’un tiers réalise plus de 1 million d’euros de chiffre d’affaires. La rentabilité reste à la traîne puisque seulement 27% se déclarent rentables. Mais il faut reconnaître qu’une proportion élevée est toujours dans une phase d’amorçage.
France Fintech salue les 4 nouvelles réussites de 2022, Qonto, Payfit, Spendesk et Younited
France Fintech salue les 4 nouvelles réussites de 2022, Qonto, Payfit, Spendesk et Younited, dont la valorisation dépasse 1 milliard d’euros. En 2022, les domaines les plus dynamiques en matière de levées de fonds ont été l’assurtech, les services bancaires, les services opérationnels et les activités de financement.
France Fintech souligne la croissance marquée de solutions innovantes face à certains enjeux en 2022. Il s’agit de l’intégration des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) avec la mesure de l’empreinte carbone et les solutions d’investissement responsable ; la cybersécurité et la réponse à l’accroissement des risques, notamment chez les TPE-PME ; l’immobilier et la proptech pour l’investissement, la gestion locative, la garantie de loyers impayés et les crédits immobiliers ; l’épargne de « nouvelle génération » qui concerne les offres orientées « impact », les crypto-actifs, ou celles accessibles à partir de montants réduits ; la finance embarquée dite « embedded finance » c’est-à-dire les services et les financements associés notamment au e-commerce, aux commerce de proximité, et le paiement fractionné BNPL – Buy Now, Pay Later – ainsi que les offres packagées.
Un déploiement à la fois en « B to B » et en « B to C »
L’année 2022 voit également les fintechs les plus importantes assurer un développement à la fois de leurs offres en « B to C » et en « B to B ». Deux activités verticales ont toutefois fait face à des circonstances difficiles. Il s’agit du domaine « Web3-crypto-finance décentralisée » qui a traversé une année contrastée. France Fintech estime que la France s’affirme comme la place de référence du continent car 6 des 10 premières opérations en Europe ont été réalisées en France.
« L’écosystème crypto français très centré sur des solutions de sécurisation et d’exécution, devrait se montrer résilient »
Mais l’association constate que le secteur mondial de la crypto connaît une fin d’année très agitée à la suite de la faillite taille XXL de la plateforme FTX – valorisée 32 milliards de dollars en début d’année 2022 et en faillite désormais -, avec des pertes enregistrées chez certains participants et de fortes corrections de valorisation. « Notre écosystème, très centré sur des solutions de sécurisation et d’exécution, devrait cependant se montrer résilient » pense France Fintech.
Autre domaine sous pression, c’est celui des activités liées au paiement fractionné (BNPL ou Buy Now Pay Later) qui ont également connu des turbulences liées. Pour France Fintech, cela est du à la remontée des taux et, d’autre part, à la directive européenne relative au crédit à la consommation. « Celles-ci se sont traduites notamment par une forte correction des valorisations des leaders européens » pense France Fintech.
L’association France Fintech créée en 2015
L’association France Fintech a été créée en 2015 à l’initiative des entrepreneurs. Elle fédère les sociétés utilisant des modèles opérationnels, technologiques ou économiques, innovants et disruptifs, visant à traiter des problématiques existantes ou émergentes de l’industrie des services financiers. L’association est présidée par Alain Clot et Kristen Charvin en est sa Déléguée générale. Son comité directeur rassemble les fondateurs et dirigeants d’Anaxago, Epsor, Jenji (Silae), Kriptown, Lydia, +Simple, October et Younited.
Source: Larevu Edu Digital