De notre correspondante à Moscou,
La ligne avait été fixée dès dimanche soir, à peine le bilan des premières interventions connu. Plus de 150 participants actifs, des troubles identifiés, soixante interpellations, quand beaucoup d’observateurs pointaient que des chaînes Telegram au Daguestan lançaient des appels à la haine depuis plusieurs jours. Sans réaction. Les autorités locales, elles, mettaient l’accent sur une interférence extérieure.
C’est sans surprise ce qui a été développé à la mi-journée ce lundi par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Il est désormais bien connu et évident que les événements à l’aéroport de Makhatchkala ont été en grande partie le résultat d’interférences extérieures, y compris d’une opération d’influence de l’extérieur, et il est clair que dans le contexte des terribles images qui montrent les horreurs dans la bande de Gaza – la mort d’enfants, de médecins âgés – dans ce contexte, il est très facile pour des personnes mal intentionnées d’abuser de la situation, de provoquer, et d’exciter les gens. Le président a toujours accordé une grande attention à ce sujet. La semaine dernière, il a tenu une réunion avec des représentants de confessions religieuses, au cours de laquelle ce sujet a été discuté. »
Lors de cette réunion qui s’est tenue il y a cinq jours, le grand rabbin de Russie déclarait : « Dieu merci, depuis de nombreuses années, en Russie, nous n’avons pas connu d’antisémitisme d’État ni même d’antisémitisme de rue. » Et ce lundi, le chef des orthodoxes russes, le patriarche Kirill, a estimé que l’assaut, hier, était « une tentative de semer la discorde » entre musulmans et juifs de Russie.
Le Kremlin a aussi fait savoir, et c’est rare qu’il soit aussi précis sur l’emploi du temps présidentiel, que Vladimir Poutine tiendra à partir de 19 h, heure de Moscou, une réunion spéciale sur le sujet avec le Premier ministre et l’appareil sécuritaire. Son discours d’ouverture sera public.