Ils dénoncent les perturbations sur les marchés nationaux provoquées par l’arrivée et le stockage des céréales ukrainiennes. Cette mesure a été décidée par l’UE dans le but de soutenir l’effort de guerre de Kyiv.
Manifestation à Bruxelles d’agriculteurs venus d’Europe de l’Est. Ils réclament la mise en œuvre de décisions à long terme concernant les importations de céréales ukrainiennes.
Ce dispositif de soutien à Kyiv provoque des tensions dans la région. Les 27 ont décidé l’année dernière de supprimer les droits d’importation sur les produits agricoles ukrainiens afin de soutenir l’effort de guerre du pays. Mais l’entrée sur le marché européen de ces céréales moins chères perturbe les circuits des agriculteurs locaux.
« Nous avons besoin de mesures pour nous assurer que le transit soit juste un transit et non la fin du transport. Il faut donc que les céréales partent vers les pays plus pauvres, vers l’Afrique, parce que nous avons beaucoup de céréales« , explique Darie Bizu, agriculteur roumain présent dans le quartier européen.
L’UE a conclu le mois dernier un accord avec cinq pays membres pour leur permettre de cesser de vendre et de stocker sur leur territoire les céréales ukrainiennes. Le compromis prévoit aussi une enveloppe financière de 100 millions d’euros, mais il expire le mois prochain.
Les agriculteurs demandent donc une aide supplémentaire et de nouvelles mesures, comme un renforcement des contrôles de qualité sur les importations. Les producteurs d’Europe de l’Est disent ne pas pouvoir concurrencer leurs homologues ukrainiens car ils ne doivent pas appliquer les règles européennes sur les pesticides et la protection de l’environnement.
« Un producteur ukrainien ne produit pas dans les mêmes conditions qu’un producteur européen. Nous avons des réglementations écologiques qui sont obligatoires dans l’UE, et l’utilisation de produits chimiques qui peuvent être autorisés en Ukraine est interdite depuis longtemps dans l’UE« , insiste le vice-président de la chambre d’agriculture hongroise, József Luzsi.
Les producteurs ont transmis à Bruxelles leurs demandes au Commissaire européen en charge de l’Agriculture Janusz Wojciechowski. Sa porte-parole, Miriam Garcia Ferrer, précise à Euronews qu’avant de prendre des décisions supplémentaires, la Commission européenne attend des Etats membres qu’ils appliquent les accords précédents et qu’ils lèvent les interdictions d’importation. Un pays n’a pas encore suivi ces recommandations : la Hongrie.
« Pour l’instant, nous attendons toujours la levée de certaines des mesures nationales unilatérales qui ont été introduites avant d’envisager les prochaines étapes« , précise-t-elle.
Les pays membres, dont le secteur agricole est concerné par d’autres difficultés comme la sécheresse, préviennent que l’aide aux agriculteurs d’Europe de l’Est ne doit pas se faire aux dépens des autres situations d’urgence.
La Source: euronews