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La Grèce toujours en proie à la canicule et aux feux, deux morts dans le crash d’un Canadair

Deux pilotes d’un Canadair sont morts dans le crash de leur avion et le corps d’un homme a été retrouvé carbonisé, mardi 25 juillet, en Grèce, aux prises avec des incendies violents qui ravagent ce pays méditerranéen en proie à des températures caniculaires depuis dix jours.

L’avion bombardier d’eau s’est écrasé dans un ravin alors qu’il luttait contre un incendie de forêt dans le sud de l’île d’Eubée, a annoncé le ministère grec de la Défense. Des centaines de pompiers et au moins quatre avions luttaient mardi contre les flammes sur cette île proche d’Athènes.

« Ils ont perdu la vie en sauvant des vies », a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

C’est également sur cette île qu’a été retrouvé le corps carbonisé d’une troisième victime. « Une unité de police se rend sur place pour vérifier s’il s’agit d’un berger porté disparu depuis dimanche », a indiqué à l’AFP Konstantia Dimoglidou, porte-parole de la police grecque.

Alors que les images des forêts et végétation calcinés ont bouleversé toute la Grèce, Kyriakos Mitsotakis a prévenu que la lutte contre les incendies resterait « difficile ».

« Nous vivons les répercussions de la crise climatique », a-t-il jugé lors d’un Conseil des ministres consacré à ces feux. « Nous avons devant nous un été difficile », a-t-il ajouté alors qu’une nouvelle vague de forte chaleur s’est répandue sur le pays mardi.

À Athènes, qui suffoque depuis plus d’une semaine, le thermomètre affichait 38 °C en milieu de journée avec des températures ressenties de 41 °C.

Dans le centre du pays, des températures de 44 °C étaient enregistrées en milieu de journée, selon la météo nationale (EMY).

Le pays, pourtant coutumier des vagues de chaleur estivales, connaît l’une des plus longues canicules de ces dernières années, selon des experts de l’EMY.

Les très fortes températures combinées à des vents forts allant parfois jusqu’à 60 km/heure en mer Egée ont provoqué des incendies majeurs depuis huit jours.  

« C’est tragique ce qu’il se passe »

Selon les estimations de l’antenne grecque de l’ONG Fonds Mondial pour la Nature (WWF), 35 000 hectares de forêt et de végétation ont été détruits la semaine dernière dans ce pays de la Méditerranée orientale.

Les feux sont particulièrement dévastateurs sur des îles touristiques comme Rhodes, en face des côtes turques et, à l’autre extrémité du pays, Corfou, en mer Ionienne, alors que la saison touristique bat son plein.

Un quatrième front de feu inquiète les pompiers dans l’ouest du Péloponnèse.

À Rhodes, où une opération d’évacuation sans précédent de quelque 30 000 touristes et habitants, selon les pompiers, a eu lieu le week-end dernier, près de 270 pompiers tentent toujours de circonscrire l’incendie en cours pour la huitième journée.

Dans le village de Vati, dans le sud-est de Rhodes, « c’est tragique ce qu’il se passe », témoigne auprès de l’AFP Vassilis Kalabodakis, président de la commune survolée par deux Canadair et un hélicoptère.

« Le village a reçu l’ordre d’évacuer mais on ne peut pas l’abandonner », assure-t-il, sous une pluie de cendres. « On mène la lutte pour protéger notre lieu. » D’autres laissaient éclater leur colère, s’estimant abandonnés par l’Etat.

« Il n’y a rien de pire que ce qu’on vient de vivre », assène Christos Kitsos, rencontré par l’AFP. « Les autorités ont échoué. Maire, gouverneur, gouvernement. Tous ! », accuse l’insulaire, qui travaille dans un hôtel de luxe de l’île.

« Il y a un manque d’organisation totale, aucune information n’est donnée. C’est la pleine saison, il y a 200 000 touristes sur l’île et on s’est débrouillés tous seuls. On a été abandonnés. La honte ! », s’emporte cet homme de 34 ans.

Dans le nord de l’île, des bénévoles apportent une aide à des touristes étrangers évacués samedi, qui campent dans une école.

« Je n’arrive pas à croire qu’ils soient si gentils, ils donnent tellement (…). Je suis très émue », souligne Christine Moody, une Britannique de 69 ans, pour la première fois en vacances en Grèce.

À l’autre bout du pays, dans le nord de Corfou, où environ 2 500 personnes ont dû préventivement quitter leur logement dans la nuit de dimanche à lundi, 62 pompiers, un hélicoptère et deux bombardiers d’eau luttent contre le feu, selon les pompiers.

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