Les ministres français et comoriens de l’Intérieur et des Affaires étrangères, réunis mardi à Paris sur fond de tensions à Mayotte, « ont réaffirmé leur volonté de lutter contre les trafics et contre les passeurs », selon un communiqué conjoint.
Le texte fait également part de leurs efforts pour apaiser ces tensions engendrées par l’opération « Wuambushu » menée par les autorités françaises à Mayotte pour déloger des bidonvilles des sans-papiers en grande majorité venus des îles voisines des Comores.
Outre Gérald Darmanin, Catherine Colonna et leurs homologues respectifs Mahamoud Fakridine et Dhoihir Dhoulkamal, Houmed Msaidié, ministre de l’Agriculture, de la pêche, de l’environnement, du tourisme et de l’artisanat et porte-parole du Gouvernement de l’Union des Comores, assistait à la réunion qui s’est tenue au Quai d’Orsay.
Dans leur communiqué commun, les deux gouvernements soulignent qu’ils veulent « coordonner leurs efforts communs pour la sauvegarde des vies humaines en mer et pour la gestion des flux humains entre les îles, y compris par la reprise des liaisons maritimes ».
Les deux délégations réaffirment, en outre, « l’amitié qui lie la France et l’Union des Comores » et expriment « leur souhait d’un développement harmonieux de la région sud-ouest de l’océan Indien ».
De plus, elles s’engagent « à intensifier » le dialogue entre les deux gouvernements « dans la perspective d’un renforcement de la relation bilatérale et de l’apaisement des tensions ».
Lundi soir, c’est le président français Emmanuel Macron qui avait reçu discrètement son homologue comorien Azali Assoumani. Cette rencontre a été confirmée mardi à l’AFP par Hamada Madi, conseiller diplomatique du chef de l’Etat comorien.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a lancé une série d’opérations, regroupées sous le nom de « Wuambushu » (« reprise » en mahorais), visant à déloger les migrants en situation irrégulière, pour la plupart venus des Comores voisines, des bidonvilles insalubres de Mayotte.
Sur les 350.000 habitants estimés de Mayotte, la moitié ne possède pas la nationalité française.
« Wuambushu » est dénoncée comme une opération « brutale », « anti-pauvres » et violant les droits des migrants par nombre d’associations, mais elle est soutenue par les élus et de nombreux habitants de l’archipel, qui dénoncent la hausse de l’insécurité.
La cheffe de la diplomatie française et son homologue ont, par ailleurs, évoqué mardi « les priorités de la présidence comorienne de l’Union africaine » dont les questions de paix et de sécurité internationales, « avec une attention particulière portée à la situation au Soudan », toujours selon le communiqué conjoint.
Le chef d’Etat comorien, Azali Assoumani, avait pris en février la présidence tournante de l’organisation panafricaine.
La Source: Tahiti Infos