Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
La Suisse coopérait déjà avec l’Allemagne et l’Autriche pour limiter l’immigration irrégulière entre leurs frontières respectives. Avec le plan d’action signé ce vendredi 27 octobre, Berne fait donc de même avec la France. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, détaille les principales mesures :
« C’est d’abord : un, des patrouilles en commun et demain, peut-être des patrouilles mixtes, c’est très important. Deux, des renvois en commun. Puis troisièmement, un travail européen en commun lorsqu’on essaie de réviser notamment le code frontière Schengen, qui donne grosso modo des moyens supplémentaires à nos polices pour faire des interpellations », énumère le ministre.
Intérêts mutuels entre la France et la Suisse
Une patrouille mixte franco-suisse existe déjà. Mais jusqu’ici, il s’agissait surtout de lutter contre le trafic de stupéfiants et la criminalité, et non contre l’immigration irrégulière. 34 000 personnes ont été interpellées cette année en Suisse.
Certains pourraient avoir bénéficié de la mansuétude des douaniers pour quitter le territoire. Le ministre de l’Intérieur préfère voir les intérêts mutuels de la Suisse et de la France à lutter contre les réseaux de passeurs :
« Il n’y a pas d’organisation de renvoyer vers la France des personnes de la part de la Suisse, bien évidemment. Il y a en revanche des personnes qui veulent absolument venir en France. Ils veulent surtout aller en Angleterre, donc il y a une grosse attractivité du nord de la France de ce fait-là, et la Suisse le subit aussi », a-t-il ajouté.
Au-delà des annonces, peu de chiffres, ni sur le nombre de patrouilles franco-suisses créées, ni sur les effectifs. L’essentiel est de montrer aux candidats à l’exil que la route des Alpes est désormais sous étroite surveillance.