« Je suis un drogué de la liberté, lance Rédoine Faïd depuis son box. C’est une addiction dont je n’arrive pas à guérir ». Une addiction qui l’a conduit à envisager de s’échapper au début des années 2000 et à se faire la belle en 2013 et en 2018. La prison, c’est un « désastre », justifie le braqueur, à l’isolement total depuis des années. « Je suis dans un sarcophage de béton emmuré vivant. Je n’ai rien à faire. Aucun contact physique avec personne ».
Intarissable sur la question de sa réclusion, les mots ne sortent pas en revanche quand il s’agit de parler des drames de sa vie. La maladie puis la mort de sa mère, le départ de son père et enfin le décès de sa grande sœur qui avait pris en charge toute la fratrie.
« Vous êtes responsable de vos conditions de détention »
Toutefois, Rédoine Faïd, 51 ans, pull vert et crâne rasé, indique au début de son interrogatoire de personnalité vouloir « demander pardon à [s]on frère Rachid et aux membres de [s]a famille qui se sont présentés » pour témoigner à la barre. Son frère Rachid, 65 ans, à ses côtés dans le box, est accusé d’avoir organisé sa spectaculaire évasion.
Concernant la délinquance, il évoque juste un engrenage dont il n’a pas su sortir. La présidente rappelle les nombreux crimes pour lesquels il a été condamné. « Vous êtes responsable de vos conditions de détention », lui lance l’avocat général. Rédoine Faïd s’énerve : « Je ne suis ni un violeur, ni un meurtrier, ni un terroriste » et pourtant, « je suis traité comme la pire des crapules ». « Je suis dégouté d’être encore en Cour d’assises, d’avoir encore commis l’irréparable », assure aussi le braqueur, dont c’est loin d’être le premier procès.