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Des Centaines de Séismes : En Islande, Une Ville éVacuée Par Crainte D’Une éRuption Volcanique

Une ville islandaise abritant quelque 4 000 habitants, près de la capitale Reykjavik, risque d’être gravement endommagée par un volcan dont l’éruption est prévue d’ici quelques heures ou quelques jours, ont indiqué samedi 11 novembre des experts.

La localité portuaire de Grindavik (sud-ouest) a été évacuée tôt samedi après que le déplacement du magma sous la croûte terrestre a provoqué des centaines de séismes, ce qui pourrait être le signe précurseur d’une éruption volcanique. « Nous sommes très inquiets pour toutes les maisons et les infrastructures de la région », a déclaré samedi à l’AFP Vidir Reynisson, responsable de la protection civile et de la gestion des situations d’urgence en Islande.

« La carte de l’activité sismique de l’Islande en ce moment est… à couper le souffle », a détaillé sur X Robin George Andrews, journaliste scientifique pour The New York Times, spécialiste de volcanologie, présentant samedi une carte de l’activité sismique du pays. « Il s’agit de tremblements de terre qui se sont produits au cours des six dernières heures. La péninsule de Reykjanes est étouffée par des milliers de petits tremblements de terre et quelques tremblements de moyenne magnitude. C’est ce qui se produit lorsque le magma s’élève et brise les roches. »

Grindavik, située à environ 40 kilomètres au sud-ouest de Reykjavik, est proche de la centrale géothermique de Svartsengi, principal fournisseur d’électricité et d’eau pour 30 000 habitants de la péninsule de Reykjanes. Elle se trouve également à proximité de la station thermale géothermique Blue Lagoon, une destination touristique populaire qui a fermé temporairement en début de semaine par mesure de précaution.

Le magma « à très faible profondeur »

« Le magma se trouve maintenant à une très faible profondeur, nous nous attendons donc à une éruption d’ici quelques heures au plus tôt, mais au moins d’ici quelques jours », a fait savoir Vidir Reynisson.

Le scénario le plus probable serait l’ouverture d’une fissure dans le sol près de Grindavik. « Il y a une fissure d’environ 15 kilomètres de long, et n’importe où sur cette fissure nous pouvons voir qu’une éruption pourrait se produire », a-t-il précisé sans exclure la possibilité d’une éruption au fond de l’océan, qui provoquerait probablement un important nuage de cendres.

Les séismes et les soulèvements de terrain provoqués par l’intrusion de magma ont déjà endommagé des routes et des bâtiments à Grindavik et dans ses environs.

Une grande fissure a également déchiré les greens du terrain de golf de la ville, une image largement partagée sur les réseaux sociaux.

L’Islande, qui compte 33 systèmes volcaniques actifs, a déclaré l’état d’urgence et ordonné l’évacuation obligatoire de Grindavik tôt samedi. Des abris d’urgence et des centres d’aide ont été ouverts dans plusieurs villes voisines.

« Un événement sans précédent »

Après avoir observé pendant plusieurs jours une accumulation de magma sous la surface de la terre à une profondeur d’environ cinq kilomètres, l’Office météorologique islandais (IMO) a constaté vendredi en fin de journée que le magma avait commencé à remonter verticalement vers la croûte terrestre.

« Cette intrusion magmatique s’est affaissée et la profondeur maximale a été évaluée à 800 mètres sous la surface », a indiqué samedi en fin de journée à l’AFP Sara Barsotti, coordinatrice des risques volcaniques de l’OMI.

« Ce que nous voyons aujourd’hui est un événement sans précédent. Nous parlons de vitesses pour ce processus et de volumes ou de taux d’afflux [de magma, NDLR] qui sont beaucoup plus élevés que ce que nous avons vu sur la péninsule jusqu’à présent », a-t-elle souligné.

Trois éruptions ont eu lieu près de Fagradalsfjall sur la péninsule de Reykjanes, en mars 2021, août 2022 et juillet 2023. La croûte terrestre a été tellement fracturée au cours des trois dernières années par ces éruptions que les fluides magmatiques ont pu trouver leur chemin plus rapidement, a expliqué Sara Barsotti.

Les volcanologues estiment que ce nouveau cycle d’activité accrue pourrait durer plusieurs décennies, voire plusieurs siècles.

Située dans l’Atlantique Nord, l’Islande chevauche la dorsale médio-atlantique, une fissure dans le plancher océanique qui sépare les plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine.

En avril 2010, une éruption massive d’un autre volcan islandais, l’Eyjafjallajökull, dans le sud de l’île, a entraîné l’annulation de quelque 100 000 vols, laissant plus de 10 millions de voyageurs bloqués.

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