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Conférence Pour La Reconstruction De L’ukraine : « L’espoir » Face À La « Terreur Énergétique »



Pour la troisième fois depuis le début de l’invasion russe, la communauté internationale s’est réunie mardi à Paris pour soutenir la reconstruction de l’Ukraine. Les chefs d’Etats et plus de 700 entreprises françaises ont fait le déplacement et se sont engagés à aider les Ukrainiens « à résister pendant l’hiver », selon le président Emmanuel Macron.

L’économie ukrainienne est au bord du gouffre, alors que le Premier ministre Denys Shmyhal prédit un recul du PIB « de 35 à 40 % » en 2022.

L’urgence est donc de mise : Volodymyr Zelensky, qui co-présidait cette « Conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine » à distance mardi (13 décembre), soulignait que son pays a besoin d’« au moins 800 millions d’euros » pour faire face à la « terreur énergétique » imposée par la Russie.

C’est en effet à une destruction massive d’infrastructures civiles à laquelle l’Ukraine fait face : 50 % d’entre elles ont été touchées par les bombardements, de près ou de loin. Centrales énergétiques, hôpitaux et écoles tournent au ralenti. Douze millions d’Ukrainiens ont perdu accès à toute source d’électricité, alors que l’hiver s’installe et que les températures chutent.

« Que 70 pays et tant d’entreprises se retrouvent unis derrière l’Ukraine donne un espoir fou », souligne à EURACTIV France Jaco Cilliers, représentant permanent du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Ukraine.

Mais un lourd travail reste à faire : « nos attentes immédiates, ce sont des générateurs, des ampoules LED et un soutien à la reconstruction des infrastructures énergétiques », explique-t-il.

Du « pledging » au concret

Dès la mi-journée, la ministre des Affaires Étrangères Catherine Colonna annonçait un milliard d’euros de dons promis à l’Ukraine, dont 415 millions pour le secteur de l’énergie, 38 millions pour l’alimentation, 25 millions pour l’eau, 22 millions pour le transport et 17 millions pour la santé. Une petite moitié reste encore à ventiler.

En outre, l’Union européenne va débourser 30 millions d’euros pour l’achat d’ampoules LED. La France, qui avait déjà annoncé 1,2 milliard d’euros de garanties export lors de précédents sommets à Lugano et à Berlin, a annoncé cette fois-ci une aide supplémentaire de 76,5 millions d’euros dans les domaines de l’électricité et de l’énergie.

Quant aux membres du G7, réunis virtuellement lundi (12 décembre), ils ont confirmé la mise en œuvre d’une Plateforme de coordination des donations (« Donor Coordination Platform ») afin d’optimiser et de répartir au mieux l’arrivée de flux financiers internationaux.

Si les deux premières conférences ont consisté en du « ‘pledging’ classique », le sommet parisien vise donc à « agir de façon très concrète et de répondre aux besoins immédiats de l’Ukraine », selon l’Elysée.

Et M. Cilliers d’abonder : « Au-delà de l’urgence, nous devons nous focaliser sur trois secteurs essentiels : la réparation des infrastructures civiles, le déminage des sols et le renforcement des services numériques pour assurer un accès aux droits à tous les citoyens ukrainiens ».

Les entreprises françaises au front

Les entreprises françaises, qui dans leur ensemble représentent le premier employeur étranger en Ukraine, sont donc attendues au tournant pour soutenir la reconstruction du pays, qui « ne peut pas attendre », a lancé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Il a notamment annoncé la signature d’un contrat à hauteur de 100 millions d’euros dans trois secteurs clefs : 38 millions seront dédiés à la construction de 150 kilomètres de rails avec l’entreprise Saarstahl Rails, tandis que le reste sera divisé entre la construction de 30 ponts mobiles par Matière, et la production de semences agricoles, en partenariat avec les entreprises Mas Seeds, Lidea et RAGT Semences.

Dans le même temps, M. Le Maire a aussi confirmé l’octroi de 100 millions d’euros de garanties financières de la part de l’Etat français pour débloquer des prêts de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD). « Toute la puissance économique française est derrière l’Ukraine ».

Même son de cloche chez d’autres bailleurs de fonds, à l’instar de la Banque européenne d’investissement (BEI), qui souligne qu’il est aussi impératif d’investir dans des projets « normaux, pour montrer qu’on a confiance en l’Ukraine », selon le chef de la représentation ukrainienne Jean-Erik de Zagon. Il donne comme exemple un investissement de cinq millions d’euros pour la construction de lignes de tramways à Lviv, à l’ouest du pays.

De fait, et ce malgré la guerre, les Ukrainiens ne baissent pas les bras. Yuliia Svyrydenko, ministre de l’Economie ukrainienne, en veut pour preuve la production de produits agricoles : « nous étions à 7,4 millions de tonnes en janvier 2022. En novembre, nous sommes à 7,2 millions ».

Et Muriel Lacoue-Labarthe, directrice générale adjointe du Trésor, de confirmer : « l’économie ukrainienne continue de fonctionner ».

Source: Euractiv

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