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Belgique : l’Etat fédéral Interdit TikTok Pour Six Mois

Le Premier ministre belge Alexander De Croo a annoncé vendredi (10 mars) l’interdiction pour six mois de l’usage de l’application TikTok sur des téléphones de fonction fournis par l’Etat fédéral, en raison du risque de détournement de données sensibles au bénéfice de la Chine.

« Nous ne devons pas être naïfs : TikTok est une entreprise chinoise qui est aujourd’hui obligée de coopérer avec les services de renseignement chinois. C’est la réalité », a justifié le dirigeant libéral flamand dans un communiqué.

L’interdiction concerne la navigation sur ce réseau social avec un smartphone professionnel, mais pas l’usage sur un appareil personnel par les fonctionnaires, membres de cabinet ou ministres de l’Etat fédéral.

La Flandre, la plus grande région du pays (le nord néerlandophone), avait déjà pris jeudi (9 mars) une décision similaire.

Si ces appareils personnels sont utilisés à des fins professionnelles, il est néanmoins « recommandé […] de ne pas installer l’application », précise le communiqué.

La semaine dernière, la ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder, qui utilise TikTok pour sa communication politique, avait assuré que l’application était installée sur un téléphone uniquement dédié à cet usage.

L’interdiction décidée vendredi durera six mois et sera ensuite « réévaluée ».

Elle a été décidée sur la base d’une analyse produite conjointement par le Centre national pour la Cybersécurité (CCB) et la Sûreté de l’Etat (renseignement civil) qui évalue les risques d’espionnage.

Ces dernières semaines, la Commission et le Parlement européens ont déjà banni TikTok des appareils de leurs salariés, tout comme le parlement danois.

Aux Etats-Unis, où une loi a décidé de bannir TikTok des appareils des agents publics, un projet de loi soutenu par la Maison-Blanche pourrait déboucher sur l’interdiction totale de l’application.

La Belgique, qui accueille les sièges de l’Otan et de nombre d’institutions européennes, est « une cible très attirante pour l’espionnage et les activités d’influence chinois », relevait en janvier le dernier rapport annuel de la Sûreté de l’Etat.

Le texte mentionnait la situation « particulièrement problématique » des employés ou lobbyistes liés à des intérêts chinois, qui « souvent ne réalisent pas à quel point l’entreprise ou l’institution pour laquelle ils travaillent est liée aux objectifs géopolitiques stratégiques de la Chine ».

Stasource ; Euraktiv

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