Avec notre correspondante à Bruxelles, Laure Broulard
L’homme écroué est soupçonné d’avoir un lien avec l’arme utilisée lors de l’attentat, un fusil de type AR-15 plutôt rare en Europe. Il avait été interpellé la veille, mercredi 25 octobre à Tervuren, dans les environ de Bruxelles. Il est désormais inculpé pour des faits de terrorisme.
L’heure est donc toujours à l’identification des potentiels complices d’Abdesalem Lassoued, le Tunisien radicalisé qui a tué deux Suédois le 16 octobre avant d’être abattu le lendemain par la police. En début de semaine, deux autre Tunisiens, domiciliés en région parisienne, ont été mis en examen dans cette affaire, dans le cadre d’investigations lancées par la justice antiterroriste française.
L’enquête doit encore préciser leurs liens avec l’assaillant, et donc confirmer ou infirmer la thèse du loup solitaire avancée au lendemain de l’attaque par les autorités belges. Selon une source proche des enquêteurs, Abdesalem Lassoued a, en tout cas, envoyé sa vidéo de revendication à 26 personnes peu après l’attentat.
La Tunisie avait demandé l’extradition du tueur condamné en 2005 à 26 ans de prison
En parallèle, la polémique autour des failles de la justice belge dans ce dossier continue. Le 20 octobre, le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, annonçait sa démission, évoquant une « erreur monumentale » de la justice belge, qui n’avait pas traité une demande d’extradition du tueur émise par la Tunisie.
On sait désormais qu’Abdesalem Lassoued avait écopé de 26 ans de prison en Tunisie en 2005 et qu’il avait réussi à s’évader en 2011, avant de partir pour l’Europe. En 2022, les autorités tunisiennes l’ont signalé via Interpol, et envoyé une demande d’extradition à la Belgique. Une demande qui a probablement été oubliée dans une armoire de l’administration du parquet de la capitale belge.
« Comme nous n’avons aucune trace de l’itinéraire exact du dossier, il ne sera malheureusement jamais possible de donner une réponse complète à toutes les questions », a conclu, lors d’une conférence de presse Tim de Wolf, le procureur du roi, tout en pointant du doigt le « grave sous-effectif » de cette institution.