Les forces de l’ordre ont une nouvelle fois évacué mardi matin à Calais un campement de migrants. Sept cent personnes, notamment des Soudanais, y étaient installées depuis plusieurs mois. Quelque 300 policiers et gendarmes étaient mobilisés entre 6 H 30 et 11 H pour cette opération au campement de la Turquerie, le principal « point de fixation » à Calais, a indiqué le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant, qui s’est rendu sur place.
Cette évacuation, faisant suite à une décision de justice, était « rendue nécessaire par le nombre très important de migrants présents » générant « des troubles importants (…) avec des rixes à l’arme blanche », a-t-il souligné. Selon lui l’opération s’est déroulée « sans incident ».
Les gens placés dans les centres d’hébergement « vont revenir »
À son issue, 537 personnes ont accepté d’être « acheminées dans des structures d’accueil ou d’hébergement » situées ailleurs dans les Hauts-de-France, a précisé la préfecture dans un communiqué. « 21 personnes ont été interpellées » en vue d’un placement en centre de rétention administrative. Ce campement avait déjà été évacué en mai et en juin, alors qu’il hébergeait 350 personnes environ.
« Le but est de vider la frontière, mais aussi d’épuiser les personnes » en les déplaçant régulièrement, a estimé Madeleine Debressy, de l’association Human Rights Observers (HRO). Les gens placés dans les centres d’hébergement « vont revenir » vers Calais, « ce sont des gens qui veulent passer en Angleterre », rappelle-t-elle. Cette expulsion a eu lieu alors que les traversées se poursuivent à la faveur d’un temps clément.
Selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar), quatre embarcations ont pris la mer au niveau de Calais mardi matin. Des navires notamment de la gendarmerie maritime sont intervenus pour porter assistance à l’une d’entre elles, « en train de couler » et ses passagers ont été récupérés et déposés à terre en France, a-t-elle précisé à l’AFP.