France 2030 relance la filière nucléaire en accélérant sur l’innovation avec l’émergence de nouveaux réacteurs nucléaires de petite taille et la formation aux métiers du nucléaire. Cet effort répond au besoin de décarbonation de l’énergie en maintenant l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
L’avenir énergétique de la France repose sur la substitution des combustibles fossiles par la production massive d’électricité décarbonée, renouvelable et nucléaire. Dans le cadre des investissements du plan France 2030, la filière nucléaire bénéficie de 1,2 milliard d’euros de fonds publics pour développer une industrie nucléaire souveraine et durable.
Une stratégie nationale ambitieuse
Le renouveau du nucléaire s’imagine autour de quatre piliers :
- la diversification des usages,
- la réduction des volumes et de la radioactivité des déchets des installations nucléaires,
- l’augmentation de l’autonomie stratégique grâce au multi-recyclage des matières nucléaires,
- l’amélioration de la sûreté et de la sécurité nucléaire.
L’État peut s’appuyer sur le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et sur les 2 600 entreprises du secteur. La filière industrielle, présente sur tous les maillons de la chaine valeur, est chargée d’innover et développer de nouvelles technologies dans un contexte de concurrence internationale accrue avec une accélération des programmes de recherche sur les petits réacteurs modulaires (SMR) dans certains pays.
En parallèle de ces programmes de recherche, la filière poursuit l’exploitation du parc nucléaire existant tant qu’il répond aux exigences en matière de sûreté et maintient la construction de nouveaux réacteurs EPR2.
De nouveaux réacteurs nucléaires innovants
L’innovation est au centre de la relance du nucléaire. Dans ce contexte, la filière française est chargée de porter le projet d’un SMR européen en soutenant notamment le projet français de SMR NUWARD.
Ce réacteur de petite puissance présente des innovations notables en matière de sûreté et pourrait être une solution compétitive pour l’industrie et les particuliers. Ce concept vise à remplacer les centrales électriques thermiques (charbon et gaz) de puissance comparable, à un coût raisonnable sous l’effet d’une production en « grande série ».
La relance de la filière vise aussi à soutenir des acteurs émergents, en développant un nouvel écosystème de « start-ups nucléaires » dans les domaines de la fission et de la fusion nucléaire. Pour cela, la France a lancé un programme d’appels à projets (AAP) doté d’environ 500 millions d’euros. Il est destiné à soutenir les nouveaux concepts de réacteurs innovants et la filière nucléaire en général en favorisant l’émergence de jeunes entreprises innovantes.
Innover dans la gestion des déchets
Les efforts de recherche et de développement sur les technologies de rupture des réacteurs modulaires offrent de nouvelles perspectives sur la gestion à long terme des matières radioactives. La réduction du volume et de la radioactivité des déchets doit réduire les impacts environnementaux de la filière.
La recherche de solutions sur la gestion des déchets s’organise autour de trois axes :
- l’amélioration des connaissances sur les déchets radioactifs,
- la valorisation des matières,
- la recherche d’alternatives au stockage géologique profond.
Le traitement et le recyclage du combustible
La souveraineté énergétique s’inscrit dans la stratégie du traitement et du recyclage du combustible nucléaire. La France peut compter sur sa technologie de réacteurs à eau sous pression et les nouvelles technologies en cours de déploiement des réacteurs modulaires en vue d’atteindre cet objectif d’indépendance énergétique.
En effet, le développement de techniques autour du multi-recyclage des matières nucléaires en eau pressurisée (MRREP) et de la recherche sur les technologies des réacteurs à neutrons rapides (RNR) pourraient permettre des avancées significatives en matière d’autonomie stratégique.
Ces ambitions nécessitent de soutenir les efforts d’innovation de la filière nucléaire. Pour ce faire, la filière doit déployer des outils de recherche performants.
Rendre la filière attractive aux étudiants
L’ambition autour du nucléaire nécessite de renforcer la formation des jeunes générations aux métiers du nucléaire. À l’aube de la relance de la filière, les industriels du secteur estiment ses besoins de mains d’œuvre à 100 000 recrutements dans les dix prochaines années.
En plus de la mobilisation des établissements d’enseignement supérieur pour s’adapter aux besoins de formations, le projet 3NC (Nouveau Nucléaire, Nouvelles compétences) en Normandie se donne pour objectif de former 4 500 jeunes de l’infra bac au bac +2 et près de 750 étudiants de bac +3 et plus d’ici 2030. La filière nucléaire a besoin de talents à tous niveaux de compétences et de qualifications dans des domaines variés.
La Source : Economie