L’élu socialiste de 59 ans, domicilié dans la région de Liège (est), a été emmené pour être entendu dans les locaux de la police judiciaire fédérale à Bruxelles, selon un porte-parole du parquet fédéral.
À l’issue de cette garde à vue, qui ne peut excéder 48 heures, il pourrait être présenté au juge d’instruction chargé de l’enquête.
Parallèlement à l’interpellation, plusieurs bureaux de la mairie d’Anthisnes (est) –où Marc Tarabella est bourgmestre– ont été perquisitionnés, a précisé le parquet fédéral. Une autre perquisition a également ciblé « un coffre bancaire situé à Liège » lui appartenant.
Trois personnes sont actuellement écrouées dans ce dossier, dont l’eurodéputée grecque Eva Kaili, déchue en décembre de sa fonction de vice-présidente du Parlement.
Des versements entre 120 000 euros et 140 000 euros ?
Les deux autres sont le compagnon de cette dernière, l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, et l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri, lui aussi italien.
Pier Antonio Panzeri, suspect clé du dossier, qui a reconnu avoir orchestré cette ingérence de plusieurs puissances étrangères dans la politique européenne, a mis en cause Marc Tarabella devant les enquêteurs.
Selon la presse belge, l’Italien a affirmé en décembre avoir versé « entre 120.000 et 140.000 euros » en plusieurs fois à l’élu belge, pour son aide dans les dossiers liés au Qatar.
À Bruxelles les enquêteurs ont mis la main sur 1,5 million d’euros en argent liquide lors de plusieurs perquisitions en décembre, notamment aux domiciles de M. Panzeri et de Mme Kaili.
Marc Tarabella a nié avoir reçu « argent ou cadeaux en échange de (ses) opinions politiques ». Les autorités du Qatar et du Maroc ont également vivement démenti ces soupçons de corruption.
Un autre élu du Parlement européen, l’Italien Andrea Cozzolino, est dans le collimateur du juge chargé de l’enquête. Son immunité parlementaire a été levée en même temps que celle de Marc Tarabella, le 2 février, par un vote en plénière de la seule institution élue de l’UE.
Ce jour-là à Bruxelles Marc Tarabella avait lui-même voté la levée de son immunité, se disant prêt à répondre aux questions des enquêteurs.