Homme enceint, burkini, voile islamique, drag-queens pour les enfants… Depuis plusieurs années, le Planning familial connaît une importante dérive. Féministe universel à ses débuts, le mouvement se tourne aujourd’hui vers les thèses intersectionnelles et woke, quitte à laisser les femmes sur le bord du chemin.
Le Planning familial et la dérive trans
À seulement 18 ans, Axelle, jeune fille désœuvrée et victime d’agressions sexuelles, toque à la porte du Planning familial de Grenoble. Ce centre « était connu pour délivrer des ordonnances très rapidement et un suivi médical très facilement », raconte-t-elle, dans le dernier podcast Rebelles du genre, publié ce 8 mars. Après seulement un rendez-vous avec un médecin de l’association, la jeune femme se voit prescrire des tests sanguins et de la testostérone. Aux injonctions hormonales s’ajoute ensuite la mastectomie, ablation irréversible de la poitrine. Mais sept ans plus tard, Axelle regrette son choix et décide de détransitionner. Jamais le Planning familial n’a semblé s’intéresser aux antécédents psychologiques de la jeune femme. Jamais le Planning familial ne l’a, par ailleurs, informée des possibles effets secondaires. Seuls « ses pronoms » et « son genre » ressenti lui auraient été demandés par ces militants obnubilés par l’idéologie trans.
L’antenne de Grenoble n’est pas la seule à prendre à bras-le-corps le combat transactiviste. Depuis près d’une décennie, le Planning familial, au niveau national, délaisse ses premiers combats féministes au profit des luttes LGBT. À l’occasion de son 31e congrès, en novembre dernier, l’association fait ainsi le choix « d’affirmer plus fort son positionnement de mouvement féministe intersectionnel ». Quelques mois plus tôt, le mouvement crée la polémique avec son affiche mettant en scène deux hommes dont l’un caresse son ventre rebondi, accompagnée du slogan : « Au Planning familial, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints. » Trois mois plus tard, le Planning récidive dans une tribune publiée dans Libération. Les militants de l’association demandent le retrait du mot « femme » de la proposition de loi visant à constitutionnaliser l’IVG car, selon eux, « il est possible d’être enceint sans être une femme » (sic).
À ces prises de position s’ajoute le « lexique trans » proposé sur le site Internet du Planning qui nous renseigne sur l’influence du transactivisme au sein de l’association. On y apprend notamment que « le sexe est construit social », que « le pénis n’est pas un organe sexuel mâle » ou encore que ce sont « les médecins qui décident [à la naissance] si l’individu est un garçon ou une fille ». Les mots « mâle » et « femelle » sont bannis tout comme le substantif « femme », qui disparaît progressivement des éléments de langage de l’association. Résultats : de nombreuses féministes, pourtant attachées au premier combat du Planning familial pour la contraception et l’avortement, ont décidé de se désolidariser de l’association.
Défense du voile et du burkini
Mais la dérive du Planning familial ne s’arrête pas au transactivisme. Le mouvement se complaît depuis quelques années à soutenir le port du voile ou du burkini. Outre les nombreuses campagnes de communication mettant en avant des femmes voilées, l’antenne des Bouches-du-Rhône assimile, en 2018, sur l’un de ses visuels, la « modestie » au port du voile. L’année suivante, c’est au tour du centre de l’Isère de défendre le port du burkini dans les piscines municipales. Le Planning familial a, d’autre part, apporté son soutien à l’association Lallab, proche de la mouvance islamiste. Dès lors, au même titre que les féministes historiques se sont mises en retrait, des défenseurs de la laïcité prennent également leur distance. L’un d’eux, Naem Bestandji, continue de s’inquiéter de « l’infiltration de idées islamistes et racialistes » au sein du Planning.
À tout cela s’ajoute le sectarisme de l’association qui refuse, maintenant, de recevoir des élus de la République au motif que ceux-ci appartiennent au Rassemblement national. Ce virage vers le wokisme emprunté par le Planning familial a de quoi inquiéter. Surtout quand on sait que l’association vit essentiellement de subsides publics – 272.000 euros versés par l’État, sans compter les nombreuses subventions distribuées par les collectivités locales – et intervient depuis 2019, avec l’agrément de l’Éducation nationale, auprès des élèves dès le primaire.
Stasource ; bvoltaire