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33e jour de grève au JDD après l’annonce de la prise de fonction de Geoffroy Lejeune le 1er août

La rédaction du JDD reste déterminée face au groupe Lagardère. Les journalistes ont voté massivement, mardi 25 juillet, la poursuite d’une grève pour un 33e jour contre la nomination à la tête du journal de Geoffroy Lejeune, marqué à l’extrême droite et ancien directeur de la rédaction de Valeurs actuelles.

Après la rupture des négociations avec Lagardère, « plus que jamais, les journalistes restent résolus à poursuivre ce combat », a assuré la SDJ, qui se réunit en assemblée générale mardi matin. 

La rédaction continue ainsi de réclamer l’abandon de la nomination de Geoffroy Lejeune, mais aussi des garanties d’indépendance juridique et éditoriale.

Soutien d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle, ce journaliste de 34 ans doit succéder à Jérôme Béglé à la tête de Paris Match. Il n’a pas encore pu rencontrer la rédaction, ni voir comment elle fonctionnait.

Le journaliste Geoffroy Lejeune, le 28 septembre 2020 à Paris
Le journaliste Geoffroy Lejeune, le 28 septembre 2020 à Paris  © Joël Saget / AFP/Archives

Geoffroy Lejeune prendra la tête du JDD le 1er août

Lundi soir, Lagardère, en passe d’être absorbé par le groupe du milliardaire Vincent Bolloré, Vivendi, est sorti de son silence pour annoncer la date de prise de fonction de l’ancien directeur de Valeurs Actuelles, fixée au 1er août.

Le groupe de médias a regretté « la position » de la SDJ qui a « conduit à une rupture des négociations ». 

Arnaud Lagardère, patron du groupe propriétaire du JDD, a déploré « cette issue ». « Je le redis, nous ne ferons pas du JDD un tract idéologique ni un journal militant », assure-t-il. « Ce fantasme de l’extrême droite est infondé et méprisant. Le JDD restera une publication d’information généraliste, grand public et ouverte à tous les courants de pensée », conclut-il.

La rédaction a renvoyé la balle mardi, regrettant à son tour « la décision unilatérale » de la direction de « rompre les négociations visant à mettre fin à la crise ».

Elle déplore également « que la direction ait choisi d’ignorer les très nombreuses propositions formulées conjointement par les SDJ du JDD et de Paris Match pour renforcer l’indépendance éditoriale des deux titres ». Et s’est dite « plus déterminée que jamais ».

Les précédents d’Europe 1 et de CNews

Cette mobilisation, entrée dans son deuxième mois, est inédite par sa durée en 75 ans d’existence du JDD. Cela fait désormais cinq week-ends que le journal n’est pas paru.

Beaucoup d’observateurs voient dans la nomination de Geoffroy Lejeune la main de Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit avaler Lagardère, également propriétaire de Paris Match et d’Europe 1, après une offre publique d’achat réussie.

La situation du JDD rappelle ainsi les grèves d’Europe 1 en 2021 et d’i-Télé (devenu CNews, propriété de Vivendi), menées contre les ingérences présumées de l’homme d’affaires et conclues à chaque fois par des départs massifs.

De quoi remettre à l’agenda politique la question de l’indépendance des médias.

Des députés de huit groupes politiques (hors RN et LR) ont notamment présenté, mercredi dernier, une proposition de loi sur le sujet, tandis que l’Élysée a officialisé le lancement, en septembre, d’États généraux de l’information, attendus depuis un an.

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