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Restos du CœUr : Inflation, Précarité Accrue, la 39E Campagne S’Annonce Difficile

« La faim progresse » en France, constate le président des Restos du Cœur, Patrice Douret, à l’heure où l’association lance, mardi 21 novembre, sa 39e campagne de distribution alimentaire et est obligé de réduire le nombre de ses bénéficiaires en raison de difficultés financières.

« La faim progresse, de plus en plus de personnes sont en difficultés en raison de l’inflation », a commenté auprès de quelques médias, dont l’AFP, Patrice Douret, président de l’association fondée par Coluche en 1985.

La hausse des prix a atteint 4 % en octobre, selon les dernières données de l’Insee, celles de l’énergie (5,2 %) et de l’alimentation (7,8 %) restent fortes.

Les Restos du Cœur reçoivent actuellement les demandes d’inscription des potentiels bénéficiaires de l’aide alimentaire pour la campagne à venir. « Les tendances ne sont pas rassurantes : entre 5 % et 10 % des personnes accueillies l’hiver dernier se voient refuser l’aide alimentaire cette année » et « nous observons un nombre important de nouvelles personnes admissibles », a expliqué Patrice Douret.

L’incertitude plane sur le nombre de personnes qui seront accueillies cet hiver. Or, les Restos du Cœur doivent réduire leur nombre car l’association ne parvient plus à faire face à l’afflux de demandes d’aide, d’un point de vue logistique, comme financier.

« Résignation »

L’association a accueilli 1,3 million de personnes en 2022-2023, contre 1,1 million lors de la période précédente. Et ces derniers mois, son budget pour les achats alimentaires, redistribués ensuite gratuitement aux bénéficiaires, a doublé à cause de l’inflation.

Mères célibataires, retraités, salariés aux emplois peu rémunérateurs, étudiants : la hausse des demandes concerne tous les profils, dans tous les départements. Les ménages accueillis vivent avec moins de 550 euros par mois pour 60 % d’entre eux.

Pour la première fois de leur histoire, les Restos du Cœur ont baissé le niveau de revenu qui donne droit à l’aide alimentaire.

Chez les recalés, « il y a beaucoup de résignation, les gens savent qu’on n’est pas en capacité d’accueillir tout le monde », a précisé Patrice Douret. Ces personnes peuvent toutefois bénéficier des autres services de l’association, comme le don de vêtement ou l’accompagnement à la recherche d’emploi.

Encore des dons ?

Malgré cette mesure, les Restos avaient lancé un appel en septembre : il lui manquait 35 millions d’euros pour terminer l’exercice à l’équilibre. « Notre appel a été entendu, il y a eu un élan de générosité exceptionnel », a souligné le président de l’association.

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Le gouvernement a accordé 10 millions d’euros supplémentaires aux Restos – qui assurent 35 % de l’aide alimentaire en France. La famille de Bernard Arnault, propriétaire du numéro un mondial du luxe LVMH, a offert 10 millions d’euros. Le reste de la somme est provenu de dons d’entreprises et de particuliers.

La survie de cette association emblématique est-elle à présent assurée ? « Je ne sais pas », répond prudemment son président. « Nous avons vraiment besoin de continuer à être soutenus. »

Il s’interroge encore sur les finances de la structure, car 60 % des dons qu’elle perçoit sont habituellement effectués entre novembre et décembre. « Les Français pourront-ils encore donner en cette fin d’année ? Les dons reçus en septembre provenaient-ils de nouvelles personnes ou s’agissait-il de dons de nos soutiens habituels, qui ne pourront pas forcément renouveler leur geste en fin d’année ? », questionne Patrice Douret.

Pour passer ce cap difficile, les Restos du Cœur demandent notamment au gouvernement de mettre en place un « plan d’urgence alimentaire […] en portant le budget dédié aux associations d’aide alimentaire à 200 millions d’euros, contre autour de 150 aujourd’hui », indique un communiqué de l’association.

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