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La Cour d’asile française se prépare à entendre l’affaire Mukhtar Ablyazov



Ablyazov a fui le Kazakhstan en 2009 après l’effondrement de la banque BTA et les autorités kazakhes ont par la suite accusé l’oligarque d’avoir pillé 7.5 milliards de dollars de la banque. Le milliardaire s’est retrouvé en France et tente de rester dans le pays en demandant l’asile politique.

Selon une enquête menée par Paris Match, la décision d’asile imminente inquiète les milieux politiques français car le pays a d’importants contrats de défense et d’uranium avec le Kazakhstan.

Le gouvernement français craint que si la CNDA bloque la demande d’extradition d’Ablyazov en lui accordant l’asile politique, les relations avec le Kazakhstan ne soient tendues.

Paris Match rapporte que la décision Ablyazov sera l’une des premières affaires majeures à atterrir sur le bureau de Mathieu Hérondart, qui a pris la présidence de la CNDA en juin.

Hérondart, ancien directeur de cabinet du ministère de la Justice, chapeaute un organisme qui traite plus de 60,000 40 dossiers par an – un nombre qui a augmenté de plus de XNUMX % cette année, selon Le Figaro.

Alors que la plupart des affaires de la CNDA sont relativement peu médiatisées, la façon dont Hérondart traite les Ablyazov l’affaire fera l’objet d’un examen minutieux.

Paris Match a rapporté que les problèmes d’Ablyazov ont commencé en 2009 lorsque les procureurs kazakhs ont allégué qu’il avait détourné 7.5 milliards de dollars de la banque BTA via de faux prêts et via une myriade de sociétés écrans.

Ablyazov a d’abord cherché refuge à Londres et a obtenu l’asile politique. Un tribunal britannique a décidé qu’Ablyazov devait payer 4.6 milliards de dollars à la BTA, mais l’oligarque a refusé de coopérer à la procédure et il a été reconnu coupable d’outrage au tribunal. Il a été condamné à 22 mois de prison et son statut d’asile a été révoqué. À court d’options, Ablyazov s’est enfui en France dans un bus de nuit.

La Russie et l’Ukraine ont déposé des mandats d’extradition en France dans le cadre de l’affaire BTA, ce qui a conduit à l’arrestation de l’oligarque. Un tribunal a décidé en 2014 qu’il devait être extradé et ce jugement a été confirmé par la cour d’appel de Lyon l’année suivante.

En 2015, le Premier ministre Manuel Valls a signé l’ordonnance d’extradition, mais la décision a été annulée un an plus tard par le Conseil d’État, qui a fait valoir qu’Ablyazov devait être traité comme un réfugié politique en raison de son opposition au gouvernement kazakh.

L’affaire a ensuite été transmise à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), qui a jugé en 2018 qu’Ablyazov ne justifiait pas l’asile politique. L’OFPRA a cité l’article F de la Convention de Genève qui stipule que « certains faits sont si graves qu’ils ne méritent pas une protection internationale ».

Ablyazov a fait appel devant la CNDA, qui a annulé la décision de l’OFPRA au motif que le milliardaire encourait « des risques de persécution… en raison de ses positions politiques ». L’OFPRA a fait appel de cette décision et elle a été renvoyée devant le Conseil d’État.

Malgré son soutien antérieur à Ablyazov, le Conseil d’État a statué en décembre 2021 que l’oligarque ne devait pas recevoir le statut d’asile parce qu’il avait mis en place un stratagème frauduleux à la BTA pour « s’enrichir personnellement ».

La question revient désormais avec la CNDA qui, selon Paris Match, doit à nouveau se prononcer sur l’octroi ou non du statut de réfugié politique à Ablyazov. Compte tenu des années de querelles juridiques sur le statut d’Ablyazov en France, il semble probable que, quelle que soit la décision de Mathieu Hérondart et de la CNDA, ce différend continuera de gronder pendant de nombreuses années.

Source: Eureporter

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