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CES 2023 : Eureka Park, le domaine des start-up… et le territoire des Français

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Plus de la moitié des 2200 entreprises présentes sur le grand salon de l’électronique sont des start-up.

C’est un salon dans le salon. L’Eureka Park est l’espace réservé aux start-up au sein du CES, le salon de l’électronique de Las Vegas. Plus de 1000 jeunes entreprises se pressent dans cet espace avec des stands de quelques mètres carrés, qui se résument parfois à un tabouret et un ordinateur. Certains dispositifs sont néanmoins plus impressionnants que d’autres. La French Tech et le « chasser en bande » cher à Emmanuel Macron ont fait des émules. De plus en plus de pays ont adopté une stratégie similaire à celle de la France pour mettre en avant leurs jeunes entreprises innovantes : la Suisse, Taïwan, Israël, les Pays-Bas, le Japon, la Corée et même les États-Unis ont leur espace dédié à l’Eureka Park.

La French Tech reste toutefois la plus importante délégation avec 170 start-up. Les visiteurs se bousculent dans les allées et, contrairement à ce qui se passait il y a quelques années, les Français ne sont pas les seuls à venir voir ces jeunes pousses. « Nous avons reçu le ministre de l’industrie coréen », raconte Jean-François Guiderdoni, cofondateur d’Acwa Robotics, une start-up qui a mis au point un robot autonome qui inspecte les canalisations d’eau et détecte les fuites. Un sujet au cœur des préoccupations à Las Vegas, ce qui a valu à l’entreprise les honneurs d’un passage sur la chaîne de télévision américaine NBC News. Acwa Robotics s’intègre pleinement dans la nouvelle thématique que les organisateurs du CES tentent de mettre en avant, avec une technologie plus respectueuse de l’environnement et tournée vers l’amélioration du quotidien.

Les régions françaises qui accompagnent de jeunes entreprises ont aussi veillé à emmener cette année des entreprises plus matures. « Les start-up viennent pour acquérir plus de notoriété, leur présence ici leur ouvre des portes dans les grands groupes. C’est aussi l’endroit où elles peuvent rencontrer des partenaires, échanger avec d’autres start-up, nouer des accords commerciaux… », souligne Carole Delgas, présidente de la Région Occitanie et des Régions de France.

Quelques innovations à suivre

Les innovations ne manquent pas, depuis les nouvelles mobilités en passant par les lampes pour aider les dyslexiques à mieux lire. Même si de plus en plus de start-up ont fait le choix de viser des marchés professionnels, s’éloignant du thème originel du CES, salon de l’électronique grand public. La santé est ainsi un des thèmes majeurs.

NIR pour lutter contre la maladie de Parkinson

Ainsi, le CEA présente NIR, « potentiellement une nouvelle thérapie pour la maladie de Parkinson », explique prudemment le Dr Majhid Hihi. Les essais cliniques sur quatorze patients sont en cours, visant à arrêter les tremblements liés à cette maladie dégénérative. « Nous avons opté pour une approche physique, en apportant une illumination avec de la lumière proche des infrarouges, à l’intérieur du cerveau du patient », explique Majhid Hihi.

Un petit boitier de la taille d’une pièce de deux euros est posé sur le haut du crâne du patient. Ce boîtier est équipé d’une diode laser et d’une fibre optique « qui plonge à l’intérieur du cerveau proche de la zone qui dégénère, et réduit la mort des neurones qui produisent la dopamine ». Ce système est avant tout dédié aux patients jeunes, diagnostiqués il y a moins de deux ans.

Pour développer cette solution, les chercheurs du CEA se sont rapprochés d’un groupe américain, faute d’avoir trouvé un partenaire industriel français. Boston Scientific assure le financement du développement clinique et en cas de succès, exploitera la solution dans un modèle économique de licence. Les chercheurs voudraient étendre l’expérience à d’autres maladies comme Alzheimer et Hutchinson.

Fogo, un radiateur électrique «béton»

Dans un tout autre registre, Fogo présente un radiateur électrique avec une intelligence artificielle, pouvant adapter la chauffe des pièces en fonction des habitudes des occupants du logement. Si Fogo n’est pas le premier à proposer une telle solution, une des originalités de la start-up est d’avoir logé l’intelligence dans les radiateurs pour une optimisation des résultats.

L’autre particularité est la composition de ses radiateurs. Le graphène remplace la résistance électrique et l’intérieur est en béton fibré haute performance pour garder la chaleur plus longtemps. « Nos radiateurs sont fabriqués à Strasbourg. Nous pouvons faire toutes les formes et toutes les couleurs, nos radiateurs sont coulés dans des moules silicones qui, eux, sont fabriqués à Douais », explique Victor Dhallun, cofondateur de Fogo.

Neoplant pour purifier l’air

Neoplant a développé une plante qui est trente fois plus dépolluante en y insérant de nouveaux morceaux d’ADN. Une performance qui est le fruit de quatre ans de R&D. « Nous avons aussi développé un pot breveté pour maximiser le flux d’air entre la plante et la pièce. Il est équipé d’un réservoir d’eau avec un niveau pour avoir toujours la bonne quantité d’eau », explique un des cofondateurs. Neoplant développe ses plantes dans un laboratoire à Saint-Ouen et s’appuiera sur des partenaires américains pour les faire grandir. Ils sont convaincus « que la nature est la technologie la plus puissante au monde ». La start-up veut d’abord commercialiser ses plantes aux États-Unis, où la législation sur les OGM est plus souple qu’en France.

Naist, des plantes pour s’éclairer

Une idée partagée par les chercheurs japonais de Naist. Ils développent des plantes qui émettent de la lumière. Pour cela, ils ont introduit des gènes de champignons. Ils veulent remplacer les LED par des LEP, Light Emetting Plant. Dans un futur proche, l’objectif est d’avoir des plantes qui émettent suffisamment de lumière pour pouvoir lire un livre à proximité. Ils développent aussi des peupliers lumineux, pour éclairer les allées des jardins par exemple « sans utiliser la moindre électricité », insistent les chercheurs japonais.

Atmosgear, les premiers rollers à moteur

Il manquait à la mobilité électrique les rollers. C’est désormais chose faite avec Atmosgear. La start-up fondée par un jeune ingénieur, Mohamed Soliman, a mis au point un patin à trois roues, doté d’un moteur qui s’insère sur la roue centrale. La batterie offre 20km d’autonomie avec une vitesse maximum de 25 km/h. Le moteur se commande depuis un petit boîtier qui se tient dans la main . « Nous nous adressons aux patineurs qui ont envie d’aller plus loin, avec moins de fatigue. Les patins sont très adaptés pour effectuer les derniers kilomètres, ils sont plus simples à transporter qu’une trottinette, plus simples à ranger qu’un vélo ! », insiste Mohamed Soliman. Il ne manquait que les rollers à la mobilité électrique. C’est désormais chose faite.

Hyboo Bije, un vélo en bambou

Dans le domaine des mobilités douces, l’Hyboo Bike est un vélo électrique en bambou créé par la société Tripbike. Il ne pèse que 15kg avec tout l’équipement (panier et garde-boue compris). Assemblé dans les Hauts-de-France, ce très joli joujou est vendu à partir de 3300 euros. « Nous voulons créer un univers à partir de produits carbones neutres », explique sa fondatrice Clara Sarantellis, qui vise à fabriquer des accessoires en bambou, à commencer par des casques de vélo.

Les sportifs amateurs apprécieront aussi Rematch. Une application de montage automatique pour savourer les meilleurs moments du sport amateur à partir des images captées sur le bord des terrains de foot, handball, basket, rugby, hockey, volley, foot américain… « Nous voulons amener de la visibilité pour les amateurs. Chaque personne peut avoir son résumé en fonction des images qu’elle aura prises », explique Franck Si-Hassen, cofondateur de Rematch. Il revendique 12 millions de vues en décembre sur des vidéos réalisées par Rematch et mises en ligne sur l’application et les réseaux sociaux.

Source: Lefigaro

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